Comment s’habiller au bureau quand il fait chaud ?

Hommechemiseouverte« O sole mio » chantait le poète Giovanni Capurro. Le soleil, tout le monde l’a imploré au cours des dernières semaines. Finalement, son apparition a été aussi subite qu’inespérée. Mais s’il n’y a pas plus « belle chose qu’une journée de soleil », il faut maintenant gérer un tout autre problème que la grisaille : son look d’été au bureau ! Chacun sait depuis Les Nuls, « qu’en espadrille t’as l’air d’un con« . Ça peut être tout aussi vrai en tongs et pantacourts, surtout au travail. Aussi subjectif que soit le regard des collègues, c’est un facteur important dans le choix de ses habits. Mais en matière de dress code, que dit la loi ?

Le short, un motif de licenciement

Normalement, chacun est libre de s’habiller comme il l’entend. Une liberté qui peut toutefois être restreinte pour des raisons de sécurité, d’hygiène et d’image de marque de l’entreprise. Votre employeur peut ainsi vous obliger à porter un uniforme, un casque de chantier, une blouse mais aussi à respecter une certaine « décence ». Dans ce dernier cas, c’est le rapport à la clientèle qui prime.

Pourtant, en 2003, la Cour de cassation confirmait le licenciement d’un technicien de la Sagem au motif qu’il persistait à porter un bermuda sous sa blouse malgré « l’opposition ouverte avec ses supérieurs hiérarchiques qui lui demandaient oralement puis par écrit de porter un pantalon sous la blouse prescrite par le règlement intérieur de l’entreprise ». Ce dernier n’avait cependant aucun contact avec la clientèle. Autant dire que toute fantaisie n’est pas permise.

Peut-on retirer le haut ?

Pour les femmes, on imagine difficilement un employeur leur intimer de rallonger leurs jupes ou de reboutonner leur chemise. Pourtant, là encore, tout n’est pas autorisé. Un arrêt de la Cour de cassation confirme en effet qu’un employeur ait pu licencier une salariée qui travaillait en chemisier transparent, sans soutien-gorge. On peut comprendre que cela soit plus agréable en cas de forte chaleur mais sa tenue suscitait un trouble dans l’entreprise.

Et même si vous estimez qu’il fait vraiment trop chaud pour travailler, la loi ne vous offre pas un droit de retrait en cas de fortes chaleurs. Aucun seuil de température n’a été fixé, les seules obligations de l’employeur étant de renouveler l’air et mettre à disposition des travailleurs de l’eau potable et fraîche. L’INRS (Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles) précise cependant « qu’au-delà de 30 °C pour une activité sédentaire, et 28 °C pour un travail nécessitant une activité physique, la chaleur peut constituer un risque pour les salariés ». Mais dans tous les cas, il revient aux employeurs, en lien avec les délégués du personnel, de trancher de la poursuite ou non de l’activité. Attendez donc leur avis avant de tomber la chemise.

Bien s’équiper pour bien recruter