Comment recruter un stagiaire ?

Le guide pour les entreprises qui veulent recruter (bien) et former les talents de demain !

comment recruter un stagiaire
Recruter un stagiaire est une façon de former, transmettre, expérimenter. © Daenin / stock.adobe.com

Avez-vous déjà eu à recruter un stagiaire ? Un stagiaire motivé, qui s’intègre à votre équipe, qui apprend, qui contribue, et pourquoi pas… que vous embauchez ensuite ?

Recruter un stagiaire peut sembler simple. Mais en réalité, ces recrutements ne doivent pas être pris à la légère. Ils pourront apporter des bénéfices autant à l’entreprise qu’aux apprenants : accélérateur de projet, marque employeur, tremplin professionnel… Enfin, à condition de respecter les étapes, de connaître vos obligations, et d’éviter les erreurs classiques.

Vous êtes une entreprise et vous voulez recruter un stagiaire ? Cet article est fait pour vous !

Recruter un stagiaire : bien plus qu’un coup de pouce

Vous hésitez encore ? C’est compréhensible. Intégrer un stagiaire demande un peu de temps, un peu d’énergie. Mais les bénéfices peuvent être importants.

D’abord, un stagiaire apporte un œil neuf, un regard extérieur sur vos méthodes, vos outils, votre organisation. C’est souvent une personne en train d’être formée aux dernières pratiques, aux nouvelles technologies, à jour sur les tendances. Vous vous demandez si vous êtes encore à la page ? Un bon stagiaire pourra vous aiguiller.

Ensuite, c’est un renfort pour votre équipe. Pas un salarié, certes, mais un membre de l’entreprise à part entière, avec une mission, des objectifs, une envie d’apprendre, de prouver, de faire ses preuves. Pour vous, c’est aussi l’occasion de faire avancer certains projets mis de côté, de déléguer sous supervision certaines tâches, tout en formant la relève.

Et puis, recourir à un stagiaire peut aussi préparer un recrutement futur. De nombreuses entreprises embauchent leurs anciens stagiaires. Et ce n’est pas un hasard : le terrain n’est-il pas la meilleure des sélections ? Vous testez sans pression. Vous évaluez les compétences, l’attitude, la motivation. Vous formez à vos méthodes. Et finalement, vous recrutez avec confiance.

Un stagiaire n’est pas un salarié, ne l’oubliez jamais !

Un stagiaire est là pour apprendre. Il s’agit d’une immersion en milieu professionnel, dans le but d’acquérir des compétences en lien avec sa formation. Son travail doit être formateur, progressif, et encadré. C’est à vous, entreprise, service RH et manager, de désigner un tuteur, de définir un parcours, de l’accueillir comme un nouveau membre de l’équipe. Le stage est une expérience humaine, et il serait dommage de passer à côté de tout son intérêt.

Vous le savez sans doute, mais la loi est très claire et stricte sur ce point : un stagiaire ne peut en aucun cas remplacer un salarié absent, quelle qu’en soit la raison. Il ne peut pas non plus occuper un poste permanent ou saisonnier, et donc être utilisé comme un salarié à moindre coût, ni répondre à un besoin lié à une hausse de votre activité. Enfin, il est interdit de lui confier des tâches dangereuses pour sa santé ou sa sécurité. Attention, ne pas respecter ces règles, c’est prendre le risque de requalification du stage en contrat de travail.

Comment s’y prendre ?

Cadrer votre besoin

Tout commence par une question simple : de quoi avez-vous besoin ? Avant de publier une offre ou de contacter des écoles, prenez le temps de clarifier ce que vous attendez. Quelles missions allez-vous confier ? Quelle est leur finalité ? Quel niveau de formation est requis ? Un stage de deux mois ou de six ? Un étudiant en première année ou en fin de master ? Tout comme lorsque vous recrutez un salarié, plus votre besoin est clair, plus votre recrutement sera efficace et réussi.

Rédiger l’offre de stage

Une fois les missions définies, il est temps de rédiger une offre de stage. Et là, ne bâclez pas le travail. Cet outil est votre vitrine. Soyez précis, honnête, attractif. Décrivez votre entreprise, les enjeux du stage, les compétences recherchées. D’ailleurs, n’oubliez pas qu’il s’agit d’un stage où l’apprenant, comme son nom l’indique, est là pour… apprendre. On ne cherche pas le mouton à cinq pattes qui maîtrise déjà tout.

Pensez aussi à indiquer la durée du stage, le lieu, le niveau d’études souhaité, les modalités de gratification. En somme, faites preuve de transparence, donnez envie, mais sans survendre.

Diffuser l’offre de stage

Ensuite ? Il faut diffuser votre offre. Et pas n’importe comment. Ciblez les bons canaux : plateformes d’offres d’emploi, réseaux sociaux, sites d’écoles, et pourquoi pas votre réseau pro, vos collaborateurs… Multipliez les points de contact. Un bon stagiaire, ça ne tombe pas du ciel : ça se chasse !

Trier les candidatures

Quand les candidatures arrivent, place à la sélection. Ne vous arrêtez pas à l’école ou au diplôme. Qui montre une vraie motivation ? Qui a compris votre entreprise, vos enjeux ? Cherchez le potentiel, la curiosité, l’envie. Puis passer à l’étape des entretiens : échangez, posez des questions, écoutez les réponses. Un stage, c’est aussi une rencontre humaine, et n’oubliez pas que vous allez devoir manager cette future stagiaire. Le relationnel est donc particulièrement important.

Rédiger et signer la convention de stage

Vous avez trouvé la perle rare ? Félicitations. Désormais, place à l’administratif.

Aucun stage ne peut commencer sans une convention de stage. C’est la règle. Ce document officiel est signé entre trois parties : l’entreprise, le stagiaire, et son établissement de formation. Il encadre toute la relation : durée, missions, compétences à acquérir, horaires, lieu de travail, gratification et avantages éventuels, tuteur… Débuter un stage sans une convention est illégal, en plus d’être risqué pour vous ou le stagiaire.

Les obligations légales de l’employeur

Vous avez prévu de recruter un ou plusieurs stagiaires ? Voici quelques obligations légales à respecter :

Quelle est la durée maximale d’un stage ?

Une entreprise peut accueillir un stagiaire pour une durée maximum de 6 mois, ou 924 heures, par année d’enseignement et par organisme de formation.

À noter que, si vous décidez de recruter un stagiaire dans les trois mois suivant la fin de son stage, vous devrez déduire de la période d’essai la durée du stage, qui sera également prise en compte dans le calcul de son ancienneté.

Devez-vous respecter un délai de carence entre deux stages ?

La réponse est oui ! Sur un poste identique, tout employeur doit respecter un délai de carence entre deux stages, équivalent à un tiers de la durée du premier stage.

Par exemple, si vous avez accueilli un stagiaire pendant trois mois en tant qu’assistant en communication, vous devrez respecter un délai d’un mois avant de pouvoir en recruter un nouveau sur ce même poste, sauf si le précédent stage a été interrompu à l’initiative du stagiaire lui-même.

Quelle gratification pour un stagiaire ?

Si le stage dure plus de 2 mois consécutifs ou 308 heures discontinues, vous devez verser une gratification minimale. En 2025, elle est fixée à 4,35 € par heure minimum. Certaines conventions collectives prévoient un montant plus élevé, et vous êtes également libre de fixer une gratification horaire supérieure.

Cette gratification doit être versée à la fin de chaque mois, soit calculée sur le nombre d’heures réellement effectuées chaque mois, soit lissée mensuellement sur toute la durée du stage.

Le stage est temporairement interrompu ou définitivement interrompu ? Un réajustement ou une régularisation devra être fait.

Enfin, en plus de sa gratification, le stagiaire doit bénéficier de frais de repas et de transport, dans les mêmes conditions que vos salariés.

Un stagiaire a-t-il droit à des congés ou des autorisations d’absence ?

Oui, si le stage dure plus de 2 mois.

Et surtout, si une maternité, paternité ou adoption survient, le ou la stagiaire bénéficie des mêmes droits que les salariés de votre entreprise. Par contre, vous n’êtes pas obligé de maintenir la gratification.

Combien ça coûte, concrètement ?

Recruter un stagiaire est peu coûteux. Et la gratification, quand elle est due, reste modeste. À cela peuvent s’ajouter des petits avantages : remboursement de transport, tickets restaurant, accès au CE…

Mais attention, le vrai coût, ce n’est pas l’argent. C’est le temps. Encadrer un stagiaire demande de la disponibilité, de l’écoute, de l’organisation. Si vous ne pouvez pas le former correctement, mieux vaut donc s’abstenir, pour lui autant que pour l’image de votre entreprise.

Les avantages du stage : un pari gagnant pour tous

Soyons honnêtes, recruter un stagiaire n’est pas (seulement) un acte altruiste. Pour une entreprise, c’est l’occasion :

  • D’aller à la rencontre des nouvelles générations ;
  • De former des talents (à vos méthodes, votre organisation, pour potentiellement les recruter) ;
  • De valoriser et développer des compétences d’accompagnement au sein de vos équipes, grâce à la transmission ;
  • De donner un coup de fouet à un projet en sommeil.

Pour le stagiaire, c’est souvent son premier contact avec le monde du travail. Il découvre vos métiers, développe ses compétences, valide son projet professionnel. Et parfois, il y trouve son premier emploi.

Les erreurs à éviter absolument

Nos ultimes conseils : ne recrutez pas un stagiaire sans objectif défini. Ne lui confiez pas des tâches inutiles, monotones ou répétitives. Ne le laissez pas de côté, sans encadrement ni accompagnement. Et surtout, ne le considérez pas comme un sous-salarié, au contraire, considérez-le !

Ces erreurs peuvent coûter cher : elles génèrent insatisfaction, mauvaise réputation, perte de temps…

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Bien s’équiper pour bien recruter