Démission, licenciement… Comment les RH retrouvent du travail
Une étude du cabinet de recrutement Fox RH s’intéresse aux périodes d’inactivité des RH et à la manière dont ils parviennent à les surmonter.
Les RH sont des salariés comme les autres. Tout au long de leur carrière, ces professionnels peuvent être amenés à changer d’entreprise, volontairement ou pas, à être au chômage ou même à se reconvertir. Comment se passent ces périodes d’inactivité et surtout arrivent-ils facilement à retrouver un poste ? Une étude* menée par le cabinet de recrutement Fox RH s’est penchée sur la question.
Parmi les quelque 1 100 professionnels des RH interrogés, 37% se sont retrouvés en inactivité suite à une rupture conventionnelle, 24% après la fin de leur contrat, 14% après une démission et autant après un licenciement, dont 7% suite à un licenciement économique.
Un poste retrouvé en moins de six mois
Premier enseignement, les périodes d’inactivité des RH durent en majorité moins de six mois. 40% des RH interrogés ont retrouvé un poste en un à trois mois, 26% entre quatre et six mois. Seuls 22% des RH mettent plus de six mois à retrouver un emploi. « Pour certains profils, le retour à l’emploi peut être plus complexe, notamment en raison d’un positionnement spécifique, d’attentes salariales élevées ou d’un marché plus restreint », souligne l’étude.
Dans 48% des cas, les RH retrouvent un emploi en CDI. Ils sont 21% à sortir de cette période d’inactivité avec un CDD, 7% en se lançant en freelance, 6% à travers l’intérim. « Le CDI reste la cible privilégiée, mais les parcours sont de plus en plus variés. Freelancing, missions temporaires ou formation, chaque transition est unique et demande une vraie réflexion sur l’évolution de carrière », relève encore l’étude de Fox RH. Parmi celles et ceux qui ont fait le choix de se lancer en freelance, 55% l’ont fait par la force des choses. Seuls 45% disent que ce choix a été désiré.
Une situation contrastée sur l’évolution du salaire
Souvent, dans la vie professionnelle, changer d’entreprise permet de progresser, que ce soit en termes de responsabilités ou de salaire. Dans le cas des RH, la situation est mitigée. 29% des RH interrogés dans le cadre de cette enquête trouvent les missions de leur nouveau poste plus stimulantes, 21% estiment avoir gagné en responsabilités. Dans le même temps, 23% trouvent leur nouveau poste similaire à l’ancien, et 27% le jugent moins intéressant.
Même situation contrastée si l’on regarde le salaire. Dans 44% des cas, celui-ci a progressé d’un poste à l’autre. 27% ont retrouvé un salaire équivalent tandis que 29% ont connu une régression salariale. « Ce chiffre significatif pose question. Faut-il y voir l’acceptation d’un poste « par défaut », un repositionnement sur un marché tendu ou un choix stratégique pour un meilleur équilibre de vie ? », interroge l’étude.
Plus globalement, 75% des professionnels RH disent avoir retrouvé un poste qui correspond à leurs attentes.
L’impact négatif de l’âge dans un certain nombre de cas
Parmi les freins qu’ils ou elles ont rencontrés pour retrouver un emploi, 36% estiment que leur âge a eu un impact négatif. Parmi les répondants, 18% avaient moins de 30 ans, 24%, entre 30 et 39 ans, 23%, 40-49 ans et 34% 50 ans, et plus.
Au-delà de l’âge, 70% des professionnels RH disent avoir rencontré des freins dans leur recherche d’emploi, pointant notamment une plus grande compétitivité du marché de l’emploi, qui n’épargne pas les RH. Pour près de la moitié d’entre eux, le marché s’est tendu ces dernières années, avec une diminution des opportunités RH. Seuls 19% perçoivent une augmentation des postes disponibles.
« Cette baisse des opportunités pourrait être liée à plusieurs facteurs : l’automatisation et la digitalisation des process RH, réduisant certains besoins en effectifs, une volonté des entreprises d’internaliser les compétences ou de rendre les équipes RH plus polyvalentes, ou encore une gestion plus prudente des effectifs face à l’incertitude économique », indique encore l’étude.
Quel regard portent-ils sur les recruteurs ?
Comme dans d’autres secteurs, les professionnels RH regrettent souvent un manque de transparence dans le recrutement et l’absence de retours après les entretiens. Ils portent une appréciation mitigée sur les recruteurs, avec une note globale de 5,9/10. Dans 17% des cas, ces mêmes recruteurs leur ont fait des remarques négatives au cours de cette période d’inactivité.
*Baromètre annuel « Inactivité et retour à l’emploi dans la fonction RH », mené en ligne entre novembre 2024 et janvier 2025 auprès de 1 112 professionnels RH en France, issus de différents secteurs et niveaux d’expérience.