8 chiffres sur le sexisme au travail en France en 2024

49% de salariés exposés au sexisme

Près d’un actif sur deux a déjà été exposé à un agissement à connotations sexistes et/ou sexuelles au cours des 12 derniers mois, d’après une récente étude de l’observatoire Ekilibre/Opinionway*. Elles prennent principalement la forme de « blagues » à connotation sexuelle (cité par 34% des sondés), de « blagues » se référant au sexe ou au genre d’une personne (28%) ou de remarques appuyées concernant le physique ou la tenue du salarié ou de la salariée (16%).

27% de salariés insatisfaits de l’action de leur entreprise

C’est la part de salariés qui se disent insatisfaits de l’action de leur entreprise au sujet des violences sexistes et sexuelles au travail. Un chiffre en augmentation de 5 points par rapport à l’enquête menée l’an dernier par Ekilibre/Opinionway.

60% constatent des impacts négatifs de ces comportements sur leur travail

Toujours d’après cette étude, six salariés sur dix observent des conséquences négatives sur leur travail au quotidien depuis qu’ils ont vécu un comportement sexiste : 23% ont changé de travail, 20% se sentent tendus lorsqu’ils vont au travail, 17% se sentent isolés au travail.

8 femmes sur 10 confrontées à des attitudes sexistes au travail

Pour huit femmes sur dix, les attitudes et les décisions sexistes sont régulières au travail, d’après le dernier baromètre #StOpE, qui mesure le sexisme dit ordinaire au travail en France.** Ce constat, inchangé depuis deux ans, est partagé par l’ensemble des générations.

1 femme manager sur 2 victime de sexisme ordinaire

D’après les résultats de #StOpE, 50% des femmes manager disent avoir été confrontées à des attentes de qualité ou de comportement liés à leur genre. Celles-ci prenant, le plus souvent, la forme d’un sexisme bienveillant « qui établit certaines valeurs managériales positives comme intrinsèquement féminines : l’empathie, l’écoute, etc. », notent les auteurs du rapport.

2 femmes sur 3 ne savent pas vers qui se tourner en cas d’acte sexiste

Le baromètre #StOpE alerte aussi sur le manque de communication au sein des entreprises à ce sujet. En témoigne ce chiffre : deux tiers des femmes ignorent l’existence du ou de la référent(e) harcèlement sexuel et agissements sexistes au sein de leur organisation.

77% des Français notent une différence de traitement femmes-hommes au travail

Le monde du travail est perçue comme la sphère la plus inégalitaire de notre société, rapporte le Haut Conseil à l’Egalité femmes-hommes***. 77% du panel estiment, en effet, qu’hommes et femmes ne sont pas traités de la même manière dans leur environnement professionnel, quand 69% considèrent que c’est le cas dans la rue et les transports, 68% dans l’univers du sport et 68% dans la sphère politique.

24% des femmes sont moins bien payées que les hommes à poste égal

Le Haut Conseil à l’égalité met également en exergue que près d’une femme sur quatre se déclare moins bien payées que ses collègues hommes à poste ou compétences égaux. Fait inquiétant, plus d’un homme sur cinq de 25-34 ans considère normal d’avoir un salaire supérieur à sa collègue à poste égal. Des réflexes masculinistes qui persistent paradoxalement, expliquent les experts, alors que « la population est de plus en plus consciente et tolère de moins en moins les violences sexistes et sexuelles ». « Il faut donc agir en adoptant un plan d’urgence comme le demande l’opinion publique : éduquer, réguler, sanctionner. »

*Étude réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 1 000 salariés du secteur public et privé. Ils ont été interrogés en ligne par questionnaire en décembre 2023.

**Baromètre réalisé à partir d’une consultation auprès d’entreprises et d’organisations signataires de l’initiative #StopE, menée par internet du 6 mars au 15 avril 2023, doublée d’un sondage national mené sur la même période auprès de 1 000 salariés d’entreprises publiques et privées de 250 salariés et plus.

***Baromètre réalisé par l’institut ViaVoice pour le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, en ligne, du 15 au 30 novembre 2023, auprès d’un échantillon de 3 500 personnes résidant en France métropolitaine, âgées de 15 ans et plus.