Mon chantier RH 2023 : « Impliquer nos collaborateurs dans la mise en œuvre de notre politique RSE »

Associer ses collaborateurs à ses chantiers stratégiques RSE pour les fidéliser et donner envie à de nouveaux talents de les rejoindre : c’est l’objectif que se sont fixé Justine Garcia et Philippe Bloquet.

Associer ses collaborateurs à sa politique RSE est le meilleur moyen de répondre à leurs attentes en matière d'engagement écologique de leur entreprise.
Associer ses collaborateurs à sa politique RSE est le meilleur moyen de répondre à leurs attentes en matière d'engagement écologique de leur entreprise. © fizkes/stock adobe.com

« Véhiculer une image de marque employeur cohérente avec ce que nos collaborateurs vivent » : le chantier RH de Justine Garcia

DRH d’I-TRACING, une entreprise spécialisée en cybersécurité, Justine Garcia est convaincue que la meilleure stratégie pour attirer des talents est de véhiculer une image de marque employeur cohérente avec ce que ses collaborateurs vivent en interne. À plus forte raison quand son entreprise prévoit de recruter 200 ingénieurs en cybersécurité, des profils extrêmement pénuriques, en 2023.

Une marque employeur définie avec ses collaborateurs

L’entreprise a construit sa marque employeur autour de trois valeurs, définies avec ses salariés :

  • Un management centré sur l’humain : « On veille à proposer à nos collaborateurs un accompagnement sur-mesure, individualisé. On ne met pas les gens dans des cases, dans des grilles. La communication est fluide, que ce soit avec le management direct ou avec la direction », souligne la DRH.
  • La confiance : « Quand un collaborateur porte un projet intéressant, on lui donne les outils afin qu’il puisse le mener à bien. À titre d’exemple, nous avons mis en place une plateforme de crowdfunding interne, qui permet à nos employés d’organiser des activités de team building, de faire des dons à des associations, d’organiser une régate ou encore d’acheter une imprimante 3D pour construire des prothèses pour enfants… »
  • La méritocratie : « Si quelqu’un est prêt à s’investir et à créer de la valeur pour la société, on va l’encourager et le récompenser via une prime exceptionnelle ou une promotion interne. On favorise aussi les reconversions professionnelles en interne et les mobilités à l’international, que ce soit sur des durées courtes ou illimitées. »

Selon Justine Garcia, « le meilleur moyen de communiquer en toute transparence sur ces valeurs auprès des candidats, c’est de s’appuyer sur nos collaborateurs qui sont nos meilleurs ambassadeurs. C’est l’une des raisons pour lesquelles on a souhaité être labellisés Happy at Work à partir de 2019. Les candidats accordent beaucoup plus de crédit à des notes et à des témoignages qui émanent d’employés qu’à un discours corporate ! »

Des candidats de plus en plus renseignés sur l’entreprise

Lors des entretiens d’embauche, la DRH constate que de plus en plus de candidats se sont renseignés sur l’entreprise en se rendant sur des sites d’avis collaborateurs. C’est pourquoi elle porte une attention toute particulière à l’amélioration du score Happy at Work au fil des années : « En 2022, nous nous sommes classés 6e de notre catégorie avec de très bons scores, notamment sur le degré de recommandation de l’entreprise par ses salariés, sur la fierté des collaborateurs vis-à-vis de nos services et sur les possibilités d’évolution. En 2023, nous allons travailler sur les critères sur lesquels nous sommes moins bien notés par nos employés. »

Des attentes fortes sur l’engagement écologique

Avec un accent majeur mis sur le développement durable : « Notre note diminue par rapport aux années précédentes alors qu’on mène de plus en plus d’actions. » Un paradoxe que Justine Garcia explique par des attentes de plus en plus élevées des jeunes générations quant à la transition écologique des entreprises. « L’équipe RH est en train de construire un plan d’action RSE avec deux volets principaux. Tout d’abord, nous allons monter un groupe de réflexion et d’action, porté par les collaborateurs qui souhaitent s’investir sur cette thématique. Leur gros chantier 2023 portera sur le green IT (calcul de notre empreinte carbone, plan de réduction l’impact de nos data centers, sensibilisation de nos collaborateurs sur les émissions des mails et du stockage des données…). L’autre piste est de mieux communiquer sur ce que l’on fait déjà (achats responsables, charte fournisseurs, label Ecovadis) en dédiant, par exemple, une journée de communication à l’environnement », explique Justine Garcia.

Autre attente des collaborateurs qui émerge de l’enquête Happy at Work 2022 : améliorer la communication interne. « Nous avons de bons scores sur la communication descendante, car la direction organise tous les mois des live news où elle fait état de la stratégie et de la santé financière et économique de l’entreprise. À présent, on doit travailler sur la remontée d’informations. Il y a un temps de questions-réponses à la fin des sessions, mais tout le monde n’ose pas intervenir. Notre idée pour faciliter les échanges est de créer des groupes de réflexion thématiques composés de collaborateurs volontaires. »

L’objectif est évidemment de voir les notes sur ces deux critères s’accroître lors de l’édition 2023 d’Happy at Work. « Nous scrutons aussi le taux de participation à l’enquête, qui est d’ailleurs pris en compte dans la note finale. En 2022, il était de 68%, ce qui est déjà très satisfaisant. On espère donner envie à encore davantage de personnes d’y répondre cette année ! »

« Animer des groupes de travail RSE » : le chantier RH de Philippe Bloquet

« De plus en plus de personnes recherchent du sens dans leur travail, constate Philippe Bloquet, CEO et fondateur de PeopleSpheres, une plateforme agrégeant des outils de gestion RH. En tant qu’employeur, on fait en sorte que nos collaborateurs puissent nous identifier comme une entreprise intéressante, qu’ils sachent pour quoi ils font ce qu’ils font et qu’ils aient conscience qu’ils contribuent à l’insertion professionnelle de milliers de personnes au quotidien. Ce travail sur le sens, c’est à la fois un vecteur de fidélisation et d’attraction, utilisé par notre équipe recrutement pour valoriser l’entreprise ! »

« Privilégier l’approche collaborative »

Mais le dirigeant reste persuadé que c’est en étant à la source des projets que les collaborateurs sont les plus investis. « On veut éviter à tout prix de n’être que dans la communication. En construisant notre roadmap 2023, on a tenu à privilégier l’approche collaborative, en particulier sur notre dossier RSE. On a créé trois groupes de travail autour du social, de l’environnement et du local auxquels participe un référent de chaque département », développe-t-il.

Deux personnes de l’un de ces groupes ont été formées à la Fresque du numérique, un atelier de sensibilisation aux enjeux environnementaux du numérique. Avec pour objectif de partager de bons usages avec l’ensemble des salariés. « Le groupe environnement a également réalisé des vidéos avec des collaborateurs illustrant de bonnes pratiques en matière de gestion de l’eau et des déchets. »

« J’attends d’être surpris par certaines propositions »

Philippe Bloquet souhaite voir ce type d’initiatives se multiplier en 2023. Il a demandé à chaque groupe de fixer une feuille de route avec des objectifs précis. Avec, comme point d’orgue, l’organisation en septembre d’un séminaire écoresponsable, « un cas pratique qui sera soumis à nos groupes de travail ».

« C’est la première fois qu’on adopte ce mode de fonctionnement collaboratif, précise le chef d’entreprise. On a déjà travaillé par petits groupes, mais la direction était impulsée par le management. Là c’est différent, il n’y a pas de figure imposée. J’attends d’être surpris par certaines propositions. Donner du sens, je m’y évertue depuis le jour où j’ai créé m’a société. Mais, alors qu’elle compte aujourd’hui 100 collaborateurs et qu’on a la chance d’être une entreprise à forte croissance dont l’effectif va doubler tous les deux ans, c’est important de ne pas perdre de vue qui l’on est. On entre dans une autre dimension, c’est la méthode plus le fondement qui change. Ce n’est plus la vision d’un patron-patriarche, mais une réflexion collective ! »

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Bien s’équiper pour bien recruter