Changer d’entreprise pour gagner plus : le pari des cadres en 2024
Le baromètre Apec témoigne d’une envie de mobilité chez les cadres en quête d’une meilleure rémunération.

2024 : l’année du turnover chez les cadres ? Cela se pourrait bien, à en croire le baromètre publié le 9 novembre par l’Apec*. 37% des cadres interrogés envisagent en effet de changer d’entreprise dans les douze prochains mois, et 14% comptent même le faire au cours du prochain trimestre.
Le pouvoir d’achat au cœur des préoccupations
Ces projets de mobilité professionnelle sont, avant tout, guidés par une volonté de percevoir une meilleure rémunération : 44% des cadres jugent qu’ils gagneraient au moins 5% de plus s’ils changeaient d’employeur, à poste équivalent, soit un chiffre en hausse de 15 points par rapport à 2022.
L’étude de rémunération de l’Apec, parue le 3 novembre, semble leur donner raison, puisque 74% des cadres ayant changé d’entreprise ont été augmentés, en 2022, contre 55% des cadres qui sont restés en poste.
Cette population d’actifs se montre particulièrement inquiète quant à son pouvoir d’achat, révèle encore le baromètre. 69% du panel reste préoccupé par le niveau de l’inflation.
La rémunération : premier moteur de mobilité des cadres
Les cadres comptent également bénéficier d’un marché de l’emploi qui leur est favorable : ils sont de plus en plus nombreux à penser qu’il leur serait facile de retrouver un poste équivalent au leur dans une autre entreprise (49%, contre 47% l’an dernier).
Pour concrétiser ce désir de changement, le salaire est le nerf de la guerre : 48% des personnes interrogées citent un salaire plus attractif comme principale motivation, devant la recherche de meilleures conditions de travail (32%), de meilleures perspectives d’évolution (29%) ou des missions plus intéressantes (27%).
« Si la rémunération était déjà le premier moteur de l’intention de mobilité des cadres auparavant, son importance a augmenté significativement ces deux dernières années, note l’Apec. Cette tendance pourrait inciter les cadres à négocier plus fermement leur salaire, et à accepter des propositions salariales jugées intéressantes dans le contexte d’approches directes. »
Un fléchissement des intentions d’embauche de cadres
Les entreprises ont tout intérêt à intégrer ces données à leur stratégie de recrutement, alors que le marché de l’emploi des cadres demeure tendu. Selon l’Apec, 75% des entreprises anticipent des difficultés d’embauche de cols blancs au dernier trimestre 2023.
Les entreprises revoient leurs intentions d’embauche de cadres à la baisse pour la fin de l’année, y compris dans des fonctions qui étaient très recherchées, comme l’informatique, le commerce ou les ressources humaines. Seuls les secteurs de la santé et de l’action sociale poursuivent sur la même dynamique d’embauche.
*Cette publication repose sur deux enquêtes menées du 4 au 15 septembre 2023 : une enquête en ligne auprès d’un échantillon de 2 000 cadres, structuré pour être représentatif des cadres du secteur privé en et hors emploi, en matière de sexe, d’âge, de secteur d’activité, de taille d’entreprise et de région et une enquête téléphonique auprès d’un échantillon de 1 000 entreprises (uniques et sièges) employant au moins un cadre, raisonné puis pondéré pour être représentatif des entreprises du secteur privé employant au moins un cadre en matière de secteur d’activité, de taille salariale et de région d’implantation du siège.