La Californie impose la mention des salaires dans les offres d’emploi

Dans le sillage d’autres états américains, la Californie vient d’adopter une loi imposant la publication des salaires dans les offres d’emploi.

La Californie marche dans les pas d'une poignée d'états américains qui se sont dotés d'une loi de transparence des salaires.
La Californie marche dans les pas d'une poignée d'états américains qui se sont dotés d'une loi de transparence des salaires. © TarikVision/stock adobe.com

Les entreprises californiennes employant plus de 14 employés auront, à partir de 2023, l’obligation de mentionner une fourchette de rémunération dans leurs offres d’emploi. Le gouvernement de cet état américain, Gavin Newsom, a signé, mardi 27 septembre, une loi dans ce sens, qui devrait concerner quelque 200 000 entreprises. Dont les géants américains Meta, Alphabet ou encore Walt Disney.

La loi californienne introduit une mesure complémentaire : l’obligation, pour les entreprises de plus de 100 employés, de rendre publics les écarts de rémunération entre hommes et femmes et entre les minorités.

Un facteur d’attractivité et un outil de lutte contre les discriminations

Cette loi s’inscrit dans un mouvement déjà en marche vers plus de transparence salariale. Des textes similaires sont en vigueur dans l’état de Washington, le Colorado ou le Maryland, et la ville de New York compte appliquer la transparence des salaires à partir du 1er novembre. Avec des règles qui varient d’un territoire à l’autre. Si, dans le Maryland, la loi exige que la rémunération soit dévoilée à la demande du candidat, dans le Connecticut, le Nevada et le Rhode Island, les recruteurs sont obligés de mentionner la rémunération durant les entretiens d’embauche.

La finalité de ces lois ? Attirer davantage de candidats et lutter contre les écarts de salaires discriminants. Selon les données du US Census Bureau, les femmes américaines qui travaillent à temps plein gagnent environ 83% de ce que gagnent leurs homologues masculins et les femmes noires environ 58% de ce que gagnent les hommes blancs.

Des réserves côté employeur

Les candidats devraient applaudir des deux mains cette initiative, la rémunération demeurant un critère important de choix d’un emploi, aux Etats-Unis comme ailleurs, sur un marché tendu. Pourtant, de leur côté, les employeurs ne semblent pas enchantés par cette perspective.

La Chambre de Commerce de Californie s’est d’ailleurs fendue d’une lettre, adressée au gouverneur, pour lui demander de mettre son veto à cette nouvelle législation. Leurs arguments ? Cela pourrait créer des conflits entre les candidats et les collaborateurs en poste dont le salaire serait inférieur à celui affiché dans l’offre d’emploi. Ou encore de polariser la discussion sur les salaires et d’alimenter une compétition injuste entre les entreprises qui ont les capacités financières de proposer des salaires élevés et celles qui n’ont pas les moyens de s’aligner mais peuvent, par ailleurs, offrir d’autres avantages (primes, voiture ou logement de fonction, environnement de travail agréable, télétravail…).

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