Absence de budget 2025 : quels sont les avantages salariaux menacés ?
La chute du gouvernement Barnier pourrait avoir des conséquences sur l’utilisation des tickets-restaurant et le remboursement des frais de transport par l’employeur.

La censure du gouvernement de Michel Barnier, adoptée le 4 décembre, rend hautement improbable le vote du budget 2025 avant le 31 décembre. Même si une loi spéciale doit être examinée par les parlementaires à partir du 16 décembre pour « assurer la continuité du fonctionnement de l’Etat », ce bouleversement politique ne sera pas sans conséquences pour les Français et les entreprises.
La fin des remboursements de frais de transport à 75% ?
Il pourrait, notamment, avoir des impacts sur le niveau de remboursement par l’employeur des frais de transport. Depuis l’été 2022, les entreprises pouvaient prendre en charge jusqu’à 75% des abonnements aux transports de leurs salariés, contre 50% jusqu’alors. Mais la hausse de cette exonération de cotisations sociales pourrait être remise en cause par la non-adoption du projet de loi de finances 2025, qui devait prolonger ce mécanisme au-delà de 2024. Il est donc probable qu’à compter du 1er janvier 2025, le plafond d’exonération de cotisations sociales retombe à 50%.
Quel avenir pour les tickets-restaurant ?
Le doute plane également sur l’utilisation des tickets-restaurant : pourra-t-on continuer à les utiliser pour régler toutes ses courses alimentaires dans les supermarchés ? La réponse était suspendue au vote par le Sénat de la prolongation du dispositif jusqu’en 2026, qui devait intervenir avant la fin de l’année, mais n’aura sans doute pas lieu, en raison de l’agenda serré avant l’interruption des travaux parlementaires le 21 décembre.
Pour rappel, depuis mi-2022, l’utilisation des tickets-restaurant avait été étendue aux produits alimentaires non consommables directement, tels que les pâtes, le riz, la farine ou la viande, pour faire face à une inflation galopante. Cette dérogation avait été prolongée d’année en année par les gouvernements successifs.
Pour Romain Vidal, représentant du collège des restaurateurs et assimilés à la Commission nationale des titres-restaurant, l’hypothèse la plus plausible est celle d’un retour en arrière : « Vous achèterez des produits comme des fruits et des légumes, des sandwichs, des plats déjà préparés par un traiteur, etc. Mais vous ne pourrez plus acheter la farine, le riz, les pâtes sèches », a-t-il détaillé sur le plateau de France Télévisions.