4 bonnes pratiques pour recruter vos futurs alternants
En première ligne pour accompagner l’insertion professionnelle des jeunes, les entreprises plébiscitent le dispositif de l’alternance.

La France compte aujourd’hui un million d’apprentis, une population qui a augmenté de 150% en l’espace de seulement dix ans ! Cette réussite s’explique, entre autres, par l’image extrêmement positive dont bénéficie l’alternance, aussi bien chez les étudiants que chez les entreprises et chez l’ensemble des Français, en témoigne le baromètre 2024* du groupe IGENSIA Education, paru le 1er octobre 2024. 83% des parents disent avoir envisagé ou envisager un parcours en alternance pour leurs enfants. Le recours au dispositif a également été largement dopé par les aides des pouvoirs publics : aujourd’hui, l’aide versée aux entreprises pour l’embauche d’un apprenti de moins de 30 ans, pour sa première année de contrat, est de 6 000€.
L’alternance : une voie qui continue de séduire étudiants et entreprises…
Si le dispositif séduit autant les étudiants, c’est parce qu’il permet d’acquérir une expérience professionnelle concrète (pour 91% des alternants ayant participé à l’enquête), de bénéficier d’un accompagnement personnalisé (pour 82%) et d’intégrer une entreprise renommée (pour 76%). C’est aussi une incitation à la poursuite d’études : 60% des alternants déclarent qu’ils n’auraient pas fait d’études longues sans l’existence du dispositif.
Côté employeurs, 55% voient dans l’alternance une opportunité de formation sur-mesure d’un nouveau collaborateur et 54% y voient une chance pour l’insertion professionnelle des jeunes. « C’est un véritable sas de recrutement, un accélérateur de carrière », commente Nizarr Bourchada, directeur général adjoint en charge des partenariats entreprise, de l’alternance et de l’insertion du groupe IGENSIA Education.
…mais dont l’accès demeure difficile
Mais des difficultés demeurent : « L’alternance reste un parcours du combattant pour de nombreux jeunes, atteste Nizarr Bourchada. En dépit d’un nombre d’offres d’emploi en alternance qui a explosé, les candidats expriment leurs difficultés à trouver une entreprise. Les écoles mettent tout en œuvre pour accompagner ces jeunes à trouver une alternance qui corresponde à leurs envies, mais les entreprises peuvent aussi aller les chercher là où ils sont. L’étude montre que les jeunes sont assez friands des jobboards pour trouver leur entreprise d’alternance. Mais utilisent aussi les réseaux sociaux pour postuler et pour interpeller les recruteurs. LinkedIn est devenu incontournable pour ces jeunes en quête d’une alternance. Ils veillent à mettre leur profil à jour pour multiplier leurs chances de décrocher un contrat. »
En miroir, une majorité d’entreprises témoignent rencontrer des difficultés lorsqu’elles souhaitent recruter des alternants : manque de motivation des candidats, candidatures peu qualifiées, durée ou rythme d’alternance inadapté…
4 bonnes pratiques pour recruter vos futurs alternants
Dans ce contexte, les entreprises sont en première ligne pour faciliter l’insertion professionnelle de ces jeunes par le biais de l’alternance. Selon Nizarr Bourchada, elles disposent de plusieurs leviers pour cela :
- Bien définir leur besoin : « Chez Igensia, nos commerciaux BtoB incitent les entreprises à préciser leurs attentes, à entrer davantage dans le détail des tâches et des missions du poste, mais aussi à être plus spécifiques sur les profils à recruter. »
- En dire plus sur les valeurs et le contexte dans l’offre d’emploi : « Ce sont des éléments très scrutés par les jeunes. La génération Z ne veut pas travailler pour une entreprise qui n’épouse pas ses valeurs, notamment en termes de RSE. Afficher ses engagements dans ses offres d’emploi permet aux entreprises de toucher des gens en phase avec leur culture d’entreprise et d’éloigner les candidats non alignés. »
- Personnaliser les process de recrutement et les parcours d’intégration : « Les grands groupes en particulier ont aujourd’hui des politiques structurées de recrutement de leurs alternants. Plus la taille de l’entreprise est grande, plus la politique de recrutement et d’onboarding des alternants est formalisée. Les alternants déclarent, de leur côté, être de mieux en mieux accompagnés par les entreprises. Construire une expérience collaborateur réussie chez les alternants est une stratégie gagnante sur le long terme pour les fidéliser. »
- Insérer des verbatims d’anciens alternants dans des posts sur les réseaux sociaux ou dans les offres d’emploi. « La relation de confiance de jeune à jeune est un levier très puissant d’attractivité. Un verbatim ou une vidéo d’un alternant qui dit : ‘’Je recrute mon successeur’’ aura bien plus d’impact qu’un texte sur un PDF, en police 8, difficile à déchiffrer sur un smartphone. »
Quel avenir pour l’alternance ?
Alors que l’heure est à la réduction des dépenses publiques, le coût de l’apprentissage est pointé du doigt. Les aides pour les contrats de professionnalisation ont déjà été supprimées en avril 2024. Qu’en sera-t-il des aides à l’embauche des apprentis en 2025 ?
« Nous voulons continuer de soutenir l’apprentissage, mais en évitant les effets d’aubaine », a simplement indiqué le Premier ministre, Michel Barnier lors de son discours de politique générale à l’Assemblée nationale, mardi 1er octobre.
Plusieurs propositions sont sur la table : une baisse uniforme des aides, une réduction de la prime uniquement pour les grandes entreprises (plus de 1 000 ou plus de 250 salariés, en fonction des scénarios), une suppression de la prime pour certains niveaux de diplôme (au-delà du bac+2, du bac+3 ou du bac+5 en fonction des scénarios).
« Nous sommes bien conscients que le niveau de soutien des politiques publiques à l’alternance n’est plus soutenable, réagit Nizarr Bourchada. Mais, quelle que soit l’option choisie, il faut que le changement s’opère progressivement et avec pédagogie. Les CFA, de même que les entreprises, les étudiants et leurs familles doivent pouvoir anticiper les conséquences de la baisse voire de la suppression de ces aides. »
« De notre point de vue, une voie souhaitable serait de maintenir les aides à l’embauche d’alternants pour les entreprises de moins de 250 salariés, poursuit le directeur général adjoint. La plupart des TPE et PME interrogées dans le cadre du baromètre nous disent qu’elles n’auraient jamais goûté à l’alternance sans ces aides. Attention aussi à la modulation en fonction du niveau de formation, car 60% des alternants interrogés dans le cadre de notre étude mettent en avant que le dispositif de l’alternance a été déterminant dans leur choix de poursuivre des études. Sans l’alternance, finie la démocratisation du bac+5 ! Une telle décision pourrait aussi freiner le développement des TPE et PME qui, jusqu’alors, s’appuyaient sur des alternants de niveau 6 ou 7 pour évoluer. »
*Etude réalisée par Angie / Opinion Data Intelligence pour le Groupe Igensia auprès de 1528 répondants de plus de 18 ans, représentatifs de la population française sur des critères de genre, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle et de région d’habitation, réalisée en ligne du 11 au 23 juillet 2024. Ce questionnaire comportait également des questions croisées, adressées à différents groupes tels que les étudiants, les parents, les professionnels en entreprise et à 504 alternants pour permettre une analyse robuste des questions spécifiques adressées à cette cible particulière.