Coup de frein attendu sur les embauches de cadres au 1er trimestre 2025
Le contexte politique et économique incertain plombe les intentions de recrutement des cadres en ce début d’année, selon le dernier baromètre de l’Apec.
Alors que le gouvernement s’apprête à recourir au 49.3 pour faire adopter sans vote le budget 2025, s’exposant à une motion de censure, la période d’instabilité politique, ouverte depuis la dissolution de l’Assemblée nationale, perdure. S’ajoutent à cela une prévision de croissance très modérée au premier trimestre 2025 (+0,2% par rapport au dernier trimestre 2024, d’après l’Insee) et des incertitudes liées à l’évolution du contexte économique mondial, notamment la politique commerciale de Donald Trump.
Des prévisions d’embauches en repli face à l’inconnu
Un tel tableau permet difficilement aux entreprises de se projeter : en décembre 2024, seulement 58% d’entre elles estimaient avoir une visibilité à trois mois sur leur activité, d’après le baromètre de l’Apec publié le 28 janvier. C’est 4 points de moins qu’en septembre 2024 et 7 points de moins qu’en décembre 2023.
Dans ce contexte d’incertitudes, les entreprises tempèrent leurs recrutements de cadres. 48% des entreprises de grande taille ou de taille intermédiaire envisagent d’en recruter au moins un au cours du premier trimestre 2025, soit 6 points de moins que sur la même période un an plus tôt. Du côté des PME, 14% d’entre elles prévoient de recruter au moins un cadre d’ici mars 2025, soit 4 points de moins qu’au premier trimestre 2024. Cette tendance confirme le fléchissement de la dynamique d’embauches des cadres en 2024 (-20% sur un an) après le pic de 2021-2022 dû au rattrapage post-Covid.
Un rapport de force recruteur/candidat moins favorable aux cadres
Autre enseignement du baromètre : les employeurs semblent moins disposés à faire des concessions sur leurs critères de recrutement de cadres, en particulier sur la rémunération, dans un contexte de recrutement qui s’annonce moins tendu. En 2024, seules 41% des entreprises ont consenti à revoir la rémunération à la hausse pour parvenir à recruter des cadres, contre 51% en 2023.
*Cette étude a été réalisée par la direction Données et études (DDE) de l’Apec. Elle repose sur deux enquêtes menées du 2 au 16 décembre 2024 : une enquête en ligne auprès d’un échantillon de 2 000 cadres, structuré pour être représentatif des cadres du secteur privé en et hors emploi, en matière de sexe, d’âge, de secteur d’activité, de taille d’entreprise et de région ; une enquête téléphonique auprès d’un échantillon de 1 000 entreprises (uniques et sièges) employant au moins un cadre, raisonné puis pondéré pour être représentatif des entreprises du secteur privé employant au moins un cadre en matière de secteur d’activité, de taille salariale et de région d’implantation du siège.