Augmentations de salaire : à quoi s’attendre pour 2025 ?
Deux études de PageGroup nous éclairent sur les grandes tendances de rémunération à suivre pour l’année qui vient.

Dans un contexte économique incertain, marqué par une faible croissance et des carnets de commande moins remplis, la plupart des entreprises françaises continuent d’embaucher, mais à un rythme moins soutenu. « Il y a eu moins de créations de poste en 2024 qu’en 2022 et 2023, souligne Laurent Blanchard, directeur général de PageGroup France. On reste sur un marché du travail qui génère des difficultés de recrutement. »
Un constat à nuancer en fonction des secteurs d’activité : parmi ceux qui se portent bien et continuent d’embaucher des profils souvent très qualifiés et pénuriques, on retrouve l’énergie, l’aéronautique, le luxe et l’IT. A l’inverse, la construction, le retail et l’automobile sont plus à la peine et pourraient mettre en pause leurs projets de recrutement en attendant une meilleure conjoncture.
Quelles incidences sur les augmentations de salaire ?
Après des augmentations moyennes de 3,5% dans le secteur privé, on devrait se situer autour de 1,5 à 2% de hausse moyenne en 2025, estime Laurent Blanchard : « En 2025, les marges seront plus faibles dans les entreprises et la pression inflationniste moindre, ce qui devrait les inciter à limiter leur budget d’augmentations. »
Quels métiers ont le vent en poupe ?
« Davantage que le secteur dans lequel travaille le salarié, c’est le métier qu’il exerce qui influencera l’évolution de sa rémunération », avertit le directeur général de PageGroup France.
D’après l’étude de rémunération 2025 de PageGroup, les profils les plus recherchés sont :
- Les techniciens et responsables de production, les techniciens et responsables de maintenance, les chargés et responsables de qualité hygiène sécurité environnement (QHSE) ;
- Les profils IT, notamment les ingénieurs spécialisés en IA, en cybersécurité ou dans le cloud, les Data Scientist ;
- Les métiers liés à la RSE (responsabilité sociétale des entreprises).
« Les personnes occupant ces fonctions seront en position de négocier des négociations allant au-delà de 2% en 2025. Car les entreprises savent que si elles se séparent de ces profils, elles auront non seulement du mal à en recruter des similaires, mais ils seront aussi plus chers », précise Laurent Blanchard, qui estime que la prime au changement d’entreprise sur ces métiers pénuriques se traduit par une augmentation de salaire « de 15 à 20% ».
Transparence des salaires : les entreprises sont-elles prêtes ?
Le sujet de la transparence des salaires est plus que jamais au cœur des discussions budgétaires des entreprises, qui souhaitent anticiper la transposition de la directive européenne, en France, d’ici mi-2026.
Celle-ci leur imposera notamment de réduire les écarts de rémunération à poste équivalent à un niveau inférieur à 5%, une mesure qui vise en particulier à renforcer l’égalité professionnelle femmes-hommes. Mais rendra également obligatoire la communication du salaire au candidat, que ce soit sur l’offre d’emploi ou lors du premier entretien, et la communication aux collaborateurs des critères d’attribution des augmentations de salaire.
En parallèle de son étude annuelle de rémunération, PageGroup a mené avec YouGov une enquête au sujet de la transparence des salaires à l’été 2024. On y apprend, entre autres, qu’1 entreprise sur 2 ne connaît pas ou connaît mal la directive européenne et que plus de 3 entreprises sur 10 ne communiquent pas de façon transparente sur leur politique salariale.
En conséquence, 6 entreprises sur 10 indiquent devoir adapter leur politique de rémunération pour se conformer à la nouvelle réglementation. La politique de rémunération pourrait même être l’un des chantiers RH majeurs de 2025. Pour Laurent Blanchard, « c’est une attente forte des candidats ! Ils sont de plus en plus nombreux à passer leur chemin si le salaire n’est pas indiqué sur l’offre d’emploi. On peut imaginer que la transparence mènera à davantage de discussions au sujet des salaires et peut-être à davantage de fluidité dans les négociations ».