Quels secteurs vont le plus augmenter leurs salariés en 2024 ?
Les premiers accords laissent présager une augmentation moyenne des salaires de 3,5% pour 2024.
Alors que le gouvernement réfléchit aux moyens d’inciter davantage les entreprises à augmenter les bas salaires, la Banque de France fournit un premier diagnostic des évolutions salariales en 2024. Pour ce faire elle s’est basée sur 117 accords de branches conclus pour 2024, ce qui représente 6 millions de salariés, et environ 1 500 accords d’entreprises, couvrant plus de 600 000 salariés de l’ensemble des secteurs marchands.
L’institution rappelle que « pour les entreprises disposant d’une représentation syndicale, souvent les plus grandes, les salaires sont un des thèmes qui doit faire l’objet d’une négociation annuelle obligatoire (NAO). Dans une majorité d’entreprises ces accords sont signés en fin d’année pour l’année suivante ou en tout début d’année. «
Des augmentations supérieures à l’inflation
Selon ces premières estimations, les hausses de salarie négociées (en glissement annuel) pour 2024 « s’établissent en moyenne à un niveau un peu inférieur à 3,5%, alors que fin 2024 l’inflation avoisinerait 2% sur douze mois, d’après les dernières projections de la Banque de France ».
Des chiffres moins élevés qu’en 2022 et 2023 : après avoir atteint un pic fin 2022, les hausses moyennes sur un an des minima de branche se sont maintenues à un niveau proche de 5% en 2023. Que disent ces chiffres ? « En 2023, les hausses avaient été en particulier soutenues par les revalorisations successives du Smic en août 2022 puis janvier et mai 2023 (+6,2% sur un an début 2023). La mise en conformité vis-à-vis du Smic d’un certain nombre de branches avait en outre augmenté la fréquence des accords et avait contribué à accélérer la diffusion du Smic et de l’inflation aux minima de branche », note la Banque de France.
Les secteurs qui augmentent le plus leurs salaires
« En 2024, le repli plus marqué de l’inflation et une évolution du Smic moins dynamique (relèvement de +1,13% au 1er janvier 2024, soit +3,4% sur un an) expliquent la modération des hausses négociées dans les accords de branche », poursuit-elle.
L’ampleur des augmentations est cependant fortement corrélée au secteur d’activité. D’un côté, un quart des branches ont augmenté leurs salaires minima de plus de 12% entre 2022 et 2024. Il s’agit notamment de celles qui ont revalorisé les salaires de manière importante pour s’aligner sur les augmentations successives du Smic : l’hôtellerie-restauration, les transports routiers, les entreprises de propreté, la coiffure… À l’autre extrême, un quart des branches ont augmenté de moins de 9% sur la période 2022-2024 leurs salaires minima, en particulier des branches où les accords ont été moins fréquents sur la période, telle que celle des bureaux d’études techniques.