Les salariés en attendent plus des entreprises sur la reconversion professionnelle

De plus en plus de services RH sont confrontés à des questions sur la reconversion professionnelle. La crise sanitaire a accéléré les changements de métier et la tendance n’a pas disparu avec la banalisation du Covid. Mais il n’est pas toujours facile pour les entreprises d’être à la hauteur de ce qu’attendent les salariés sur ce sujet.

Selon une étude publiée par Hellowork*, 93% des personnes qui se sont déjà reconverties ou qui prévoient de le faire estiment que les entreprises devraient offrir plus de soutien à leurs employés dans leur processus de réorientation professionnelle. Cela peut concerner, par exemple, une meilleure communication autour des dispositifs existants destinés à les accompagner dans ce projet de reconversion.

Le dispositif démission-reconversion largement méconnu

Parmi eux, le dispositif démission-reconversion, qui permet aux salariés du privé en CDI de bénéficier des allocations chômage en cas de démission pour lancer ou reprendre une entreprise, ou pour engager un projet de reconversion professionnelle nécessitant une formation. Ce dispositif, créé il y a cinq ans, n’est connu que par 16% des répondants. Selon l’Unedic, il concernait 25 000 allocataires de l’Assurance chômage fin 2023.

En revanche, le Compte personnel de formation (CPF), qui peut également être mobilisé dans le cadre d’une reconversion, est, lui, connu par 86% des répondants et a été mobilisé ou devrait l’être par 69% des personnes interrogées. Selon le ministère de l’Enseignement et de la formation professionnelle, 1,33 million de formations ont été financées par le CPF en 2023, un chiffre qui ne concerne bien évidemment pas seulement des formations liées à un projet de reconversion.

La peur de la perte de salaire en tête

Autre enseignement de l’étude Hellowork, les difficultés rencontrées par les personnes qui se sont déjà reconverties. 26% des répondants estiment que l’étape qui a été la plus difficile dans ce parcours était celle de trouver un travail dans ce nouveau domaine. 22% citent le fait de trouver sa voie ou son nouveau métier, 20% celui de passer le cap, de prendre la décision de se reconvertir, 13% le fait d’acquérir les compétences de ce nouveau métier et enfin 10% celui de trouver la bonne formation.

Parmi ceux qui souhaitent se reconvertir, deux tiers prévoient de le faire cette année. Du côté des freins à la reconversion cités, 40% craignent la perte de salaire, 35% la peur de se tromper ou de regretter, 23% la perte de la sécurité de l’emploi et 22% l’impact sur la vie personnelle.

*Enquête réalisée entre le 27 novembre et le 18 décembre 2024, auprès de 826 candidats inscrits sur les plateformes Hellowork et Maformation, s’étant déjà reconverti ou prévoyant de se reconvertir.