Ces infos sur les salaires que les entreprises partagent déjà

Une étude de WTW décortique les informations liées à la rémunération et aux avantages qui sont affichées sur les offres d’emploi, alors que la France doit prochainement adopter une loi sur la transparence des salaires.

enquête 2025 transparence rémunérations WTW
Les éléments de rémunération variable sont les informations liées à la rémunération les plus partagées par les entreprises en interne. © Enquête 2025 sur la transparence des rémunérations/ WTW

Alors que la France doit transposer d’ici le 7 juin la directive européenne sur la transparence des rémunérations, les entreprises françaises restent plus frileuses que la moyenne internationale à partager des informations sur les salaires, note l’étude annuelle de WTW sur le sujet, parue le 23 septembre*.

Une communication quasi-inexistante sur la rémunération moyenne par catégorie de poste

Seules 4% d’entre elles communiquent aujourd’hui la rémunération moyenne, par catégorie de poste, à leurs collaborateurs. Parmi les réticences à se montrer plus transparents sur le sujet, les employeurs citent l’appréhension des réactions de leurs salariés, l’inquiétude quant à la capacité des managers à expliquer les programmes de rémunération et le manque de structuration de leur politique de rémunération.

Toutefois, pour se conformer à la nouvelle réglementation, deux tiers des entreprises interrogées envisagent de communiquer prochainement cette donnée, même si elles cherchent encore le canal le plus adapté pour le faire. 61% d’entre elles n’ont pas encore décidé de la manière dont elles allaient partager l’information, 26% comptent le faire via leur portail RH, 22% via le Bilan social individualisé (un document qui recense les salaires et avantages perçus par un salarié au cours d’une année) et 8% par mail.

Quelles informations circulent en interne ?

D’après l’enquête, les principales informations actuellement partagées en interne par les entreprises françaises sont :

  • les éléments de rémunération variable (partagés par 39% des entreprises) ;
  • la classification des emplois au sein de l’entreprise (partagée par 35%) ;
  • les critères pour déterminer le salaire de base et son évolution (partagés par 25%).

En revanche, en matière d’équité salariale, la France fait plutôt mieux que la moyenne internationale : 27% des entreprises françaises publient d’ores et déjà leurs écarts de rémunération femmes-hommes non ajustés (écart avant la prise en compte de facteurs tels que le niveau et l’expérience), contre 17% à l’échelle mondiale. Et 31% des entreprises françaises communiquent les écarts de rémunération femmes-hommes ajustés (écart après prise en compte de facteurs tels que le niveau et l’expérience), contre 23% au niveau global.

La fourchette salariale à l’embauche de plus en plus communiquée aux candidats

Qu’en est-il de la communication auprès des candidats ? 86% des entreprises communiquent ou envisagent de communiquer aux candidats externes une fourchette de salaire à l’embauche, mais seules 25% communiquent ou envisagent de communiquer la fourchette de salaire complète pour un poste donné. 63% des employeurs anticipent que la diffusion de ces informations générera davantage de questions de la part des personnes en poste, 57% d’entre eux pensent qu’elle suscitera plus de questions provenant des managers et 48% qu’elle rendra plus difficiles les négociations salariales avec les candidats.

« La directive européenne sur la transparence des rémunérations va transformer durablement le rapport des salariés à la rémunération. Les entreprises qui s’y préparent dès aujourd’hui prendront une longueur d’avance, non seulement en matière de conformité, mais aussi d’attractivité et de confiance auprès de leurs collaborateurs », commente Laura Grouberman, directrice de l’activité Work, Rewards & Careers chez WTW en France.

*L’étude a été menée du 7 avril au 16 mai 2025. 1 915 entreprises dans le monde y ont participé, représentant 39 millions de salariés issus de divers secteurs d’activité. En France, 173 entreprises y ont répondu, représentant 5,1 millions de salariés.

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