Les seniors et l’emploi en France : quels sont les chiffres-clés 2024 ?
Quelle part de seniors travaille en France ? Qui sont ces actifs et combien gagnent-ils en moyenne ?
Quelle part de seniors en emploi ?
Les 55-64 ans représentaient 16,8% de la population active au troisième trimestre 20211. En 2025, la population active devrait atteindre son pic de vieillissement, avec une part des 50-64 ans qui s’élèvera à 35%, selon l’Insee. Malgré cette perspective, avec 56,9%, le taux d’emploi des 55-64 ans, en France, en 2022, se situe bien en dessous de la moyenne de l’Union européenne (62,4%)2.
Le taux d’emploi diminue nettement avec l’âge : en 2022, il est de 82,5 % pour les 25-49 ans, puis de 76,4 % pour les 55-59 ans et de 36,2 % pour les 60-64 ans. Pour le ministère du Travail, cette baisse est notamment la conséquence des transitions progressives vers la retraite.
Toutefois, la part des seniors en emploi en France croît au fil des année : entre 2014 et 2022, elle a augmenté de 8,6 points (cumul emploi-retraite compris) tandis que celle des retraités a baissé de 8,6 points également, dans le même intervalle.
En 2021, les Français âgés de 55 à 69 ans sont : pour 43% à la retraite, pour 41% en emploi, dont 3% en cumul emploi-retraite. Les 16% restants ne sont ni en emploi ni à la retraite, c’est-à-dire au chômage (3%) ou inactifs sans percevoir de retraite (13%). Parmi ces seniors ni en emploi ni en retraite (NER), trois sur cinq sont des femmes3.
Et au chômage ?
5,7% : c’est le taux de chômage des seniors, qui reste plus bas que celui de l’ensemble des actifs (7,5%)2. Les femmes seniors sont moins en emploi que les hommes seniors : elles affichent un taux d’emploi 55,5% contre 58,3% pour les hommes.
Qui sont les travailleurs seniors en emploi ?
Les 50 et plus sont majoritairement des cadres (pour 22% d’entre eux) ou exercent une profession intermédiaire (21,6%). 13,3% sont des employés qualifiés et 13,3% des employés peu qualifiés, 12,4% sont des ouvriers qualifiés et 5,6% des ouvriers peu qualifiés. Enfin 8,4% sont artisans commerçants et chefs d’entreprise et 2,6% agriculteurs4.
92% des salariés seniors étaient en CDI en 20197. Au fil des ans, les seniors sont de plus en plus nombreux à travailler à temps partiel : ces contrats représentent 29,7% chez les 60-64 ans, contre 17% chez les 50-54 ans. Les femmes seniors en emploi sont davantage à temps partiel (31,5% d’entre elles le sont) que leurs collègues masculins (10,7%)2.
Combien gagnent-ils ?
En 2021, les moins de 30 ans touchaient, en moyenne 1 900€ net par mois, les 60 ans et plus, 3 500€. Selon l’OCDE, la rémunération moyenne des 55-64 ans est supérieur de 17% à celle des 25-54 ans selon les données de l’OCDE, en France, soit un différentiel plus élevé que dans d’autres pays développés : 11% en Allemagne, 8% aux Etats-Unis et 3% au Danemark5.
Il est à noter que les inégalités salariales se creusent avec l’âge. Si l’écart de rémunération entre un cadre supérieur de moins de 30 ans (en moyenne 2 700€ net mensuels) et un ouvrier ou un employé de la même tranche d’âge (environ 1600€ net) est de 1 100€, il représente 3 800€ lorsqu’on compare les mêmes catégories professionnelles âgées de 60 ans et plus (5 700€ net en moyenne pour un cadre contre 1 900€ pour un ouvrier ou un employé)6.
Quelles difficultés d’accès et de maintien dans l’emploi ?
L’âge est souvent cité comme la principale source de discrimination à l’embauche : 64% du panel interrogé dans le cadre du baromètre Landoy-Ifop8, publié en janvier 2024, juge qu’avoir 50 ans ou plus constitue un inconvénient aux yeux des recruteurs. Des chiffres confirmés par cette autre enquête de Pagegroup et France Silver Eco9 : 53% des candidats se sont déjà sentis discriminés en raison de leur âge lors d’un processus de recrutement et 71% des sondés identifient l’âge comme principale difficulté pour retrouver un emploi.
De leur côté, 75% des DRH interrogés disent privilégier les profils les plus jeunes dans le cadre de leurs recrutements7.
Ces données expliquent que les seniors restent plus longtemps au chômage que l’ensemble des demandeurs d’emploi : ainsi, 60% des demandeurs d’emploi de plus de 55 ans sont au chômage depuis plus d’un an, contre 42% pour l’ensemble des demandeurs d’emploi de plus de 15 ans.
Chez les cadres, 49% des seniors demandeurs d’emploi ont déjà connu le chômage de longue durée au cours de leur carrière10. L’entrée au chômage est, pour 81% des cadres senior, la conséquence d’une rupture du contrat de travail à l’initiative de l’employeur.
Les difficultés du retour à l’emploi des cadres seniors se creusent à mesure qu’ils se rapprochent de la retraite : au cours des six mois suivant l’inscription sur les listes de France Travail, 48% des cadres demandeurs d’emploi accèdent à un emploi. Ce taux est de 43% pour les cadres de 50 à 54 ans et descend à 29% pour les cadres de plus de 55 ans.
L’accompagnement des fins de carrière pêche aussi au sein des entreprises : seuls 3 seniors sur 10 ont bénéficié d’un point de carrière et, parmi ceux qui y ont eu accès, seuls 14% se sont vu proposer une formation7. Seulement 13% de seniors se sont vu proposer un passage à temps partiel.
Sources :
1 Direction générale du Trésor « L’emploi des seniors en France »
2 Etude de la Dares « Les Seniors sur le marché du travail en 2022 »
3 Etude de l’Insee du 11 mai 2023
4 Insee – « Photographie du marché du travail en 2021 »
7 Etude Seniors à votre service et l’Institut français des seniors
Bien s’équiper pour bien recruter
