63% des salariés téléphonent au volant
Les multiples campagnes pour la sécurité routière n’ont pas encore atteint leurs objectifs. Selon la dernière étude de l’association Promotion et suivi de la sécurité routière (PSRE), 63% des salariés passent en effet des coups de fils lors de leurs déplacements professionnels. Le double de l’ensemble des automobilistes pour des conversations privés (34%). Et ce malgré la lourde sanction financière qu’ils encourent (135 euros, contre 35 euros en 2011). Sur les 400 dirigeants d’entreprises et les 1000 salariés du public et du privé interrogés par PSRE, seulement 20% déclarent passer leurs appels à l’arrêt. Pour limiter ces conduites à risque, certaines sociétés entendent aujourd’hui bannir le téléphone au volant.
L’employeur est responsable
Si les salariés se sentent obligés de répondre aux coups de fils de leurs patrons, ces derniers oublient trop souvent qu’ils sont responsables de la sécurité de leurs collaborateurs. Or, les patrons « doivent veiller à ce que la conduite d’un véhicule automobile pour des raisons professionnelles se fasse dans les meilleures conditions de précaution », indique PSRE.
En cas d’accident du salarié, la responsabilité du chef d’entreprise sera recherchée, surtout « lorsque la conversation est établie avec le responsable hiérarchique ou les services de l’entreprise », signale l’association.
Limiter l’usage du téléphone au volant
Du côté des salariés, le risque semble plus mesuré. 70% d’entre eux se déclarent ainsi favorables à la limitation du téléphone lors de leurs déplacements professionnels. Même s’ils sont encore 58% à penser que le kit mains libres limite les risques au volant (77% des employeurs). Une étude menée l’an dernier par l’Observatoire national de la sécurité routière pointait au contraire la dangerosité de ces kits alors que l’attention des automobilistes est réduite de 10%.
Certaines sociétés semblent toutefois avoir pris la mesure des risques liés à l’usage du téléphone au volant. Selon Le Figaro, le groupe Johnson & Johnson a demandé à ses salariés de « couper le portable » lorsqu’ils conduisent. La société Colas a également proscrit l’utilisation du téléphone depuis 2003. Une prise de conscience salutaire alors que les accidents de la circulation restent en tête des accidents au travail, rappelle PSRE.
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