Des salariés plus critiques envers leurs RH que les dirigeants

Salariés et dirigeants n’ont pas la même vision de leurs RH. C’est la principale conclusion de l’enquête* OpinionWay pour le cabinet Ekilibre et l’école Sup des RH, dont les résultats ont été publiés le 7 juin.

De manière générale, les dirigeants ont une meilleure image de leurs équipes RH que les salariés : 88% des dirigeants jugent la fonction RH efficace contre 63% des collaborateurs. Les membres de la direction considèrent, en outre, que cette fonction est essentielle au pilotage de l’entreprise, ce qui est moins le cas des collaborateurs.

« Il y a des bases de relation à repositionner, un lien à reconstruire, pour permettre aux ressources humaines de répondre aussi bien aux grandes orientations stratégiques souhaitées par la direction qu’aux besoins de proximité avec l’ensemble des collaborateurs », analyse Jean-Christophe Villette, président du cabinet Ekilibre dans Le Parisien.

Des RH pas assez disponibles et à l’écoute

Quand on demande aux uns et aux autres les principales qualités requises pour exercer cette profession, l’écoute et l’empathie arrivent en tête, suivies par la disponibilité et la réactivité. Là où les dirigeants classent ensuite la discrétion et l’éthique, les collaborateurs privilégient l’équité de traitement.

Fait problématique, ces compétences comportementales sont loin d’être les plus répandues chez leurs RH, selon les salariés qui mettent plutôt en avant leurs qualité de discrétion, de compétence technique liée à leur métier et de collaboration avec les différentes parties prenantes de l’entreprise.

QVT, rémunération et développement de compétences : 3 sujets sur lesquels les RH sont attendues

Quelles sont les missions auxquelles les RH accordent le plus de temps ? Sur le podium des salariés comme sur celui des dirigeants, on retrouve le recrutement et l’intégration, la gestion administrative et la veille règlementaire et la qualité de vie et des conditions de travail.

Tous les répondants estiment que la question de la QVT est un enjeu central pour les RH, mais les salariés aimeraient que la fonction consacre davantage de temps à s’occuper de sujets tout aussi cruciaux tels que la rémunération et la reconnaissance financière et extra-financière ou encore le développement des compétences et des carrières. Côté dirigeants, le dialogue social est également cité comme un thème de premier ordre.

Flexibilité horaire, retraites complémentaires, rémunération auto-fixée : des enjeux d’avenir pour la fonction RH

Enfin, questionnés sur les sujets à prendre en charge pour les trois prochaines années, les salariés mettent l’accent sur la modification des horaires de travail (semaine de 4 jours, horaires flexibles, télétravail total…), l’aide au télétravail (remboursement, primes…) et les retraites complémentaires. A ces sujets, les dirigeants ajoutent le sujet de la rémunération auto-fixée, soit des avantages et un niveau de salaire déterminés par les collaborateurs. Pour accompagner ces évolutions, des changements seront à opérer sur le volet de la QVT, du management et des conditions et de l’environnement de travail selon le panel.

*Sondage réalisé auprès de 420 dirigeants et de 1 000 salariés issus d’entreprises de 50 salariés et plus dans le secteur privé, interrogé entre le 13 et le 25 avril 2022.