Pourquoi les salariés se désintéressent-ils de leur travail ?

Ratlos 3« Absentéisme, départs inopinés, baisse d’efficacité »… Autant de facteurs qui traduisent le désengagement des salariés pour leur travail, selon une récente note rendue à l’Institut de l’entreprise par Hubert Landier, auteur de « 18 raisons de détester son entreprise ». L’expert du travail identifie plusieurs causes à ces comportements et à ce mal-être en entreprise : « mauvaises relations entre collègues, sentiment de manque de reconnaissance, solitude, perception négative des relations collectives au sein de l’entreprise ou encore une mauvaise image de la direction générale ».

Comment expliquer de telles tensions au sein des organisations ? Pour Hubert Landier, les raisons sont à chercher dans les « multiples contrariétés, petites et grandes, que le salarié éprouve dans les circonstances quotidiennes de sa collaboration à l’entreprise, dès lors que la direction semble ne pas s’en soucier ». L’auteur prend l’exemple d’une usine où les douches n’étaient plus alimentées en eau chaude sans que la direction ait paru s’en préoccuper. Mais les contrariétés en entreprise sont bien plus nombreuses et, dans tous les cas, elles pèsent sur leur bon fonctionnement. En effet, quand la productivité d’un salarié baisse de 20%, cela équivaut à 40 jours non travaillés par an, expliquait récemment Hubert Landier au micro de France Info.

Prendre en compte les « irritants »

Le désengagement est donc un fléau qui coûte cher à l’entreprise. Pour y remédier, l’expert en relations du travail encourage les entreprises à réduire les « irritants ». Pour ce faire, il est nécessaire de « réconcilier les intérêts individuels et les intérêts collectifs au sein de l’entreprise et encourager un dialogue social productif ». Dans le premier cas, c’est au manager de proximité de réussir à « donner du sens au travail de son équipe et de l’intégrer dans une perspective à long terme ». Au-delà, Hubert Landier estime nécessaire de favoriser et de fluidifier l’information à tous les niveaux de l’organisation : « une communication régulière, ponctuée de rencontres informelles entre interlocuteurs directs et de réunion d’équipe, a une impact significatif sur la mobilisation des salariés ».

Pour encourager un meilleur « dialogue social », l’expert estime que les entreprises doivent également mettre « en oeuvre une politique de relations sociales faisant une large part à la négociation, dans un esprit de partenariat » et qui permet « l’avènement d’un climat social de confiance propice à l’engagement des salariés ».

Le rapport d’Hubert Landier semble bien mettre en évidence les difficultés de la vie en entreprise aujourd’hui. Et ses pistes de réflexion, pour peu qu’elles puissent être mises en oeuvre, permettraient à l’évidence plus de bien-être au travail.

Retrouvez le blog d’Hubert Landier ainsi que son rapport en ligne.

Bien s’équiper pour bien recruter