Salariés boomerang : partir un jour… mais finir par revenir

Ils seraient de plus en plus nombreux, particulièrement dans la population cadre.

salariés boomerang
La plus ancienne relation connue du vol d'un boomerang date de 1802 © New Africa - stock.adobe.com

On a déjà parlé ici. Pour faire leur portrait en 2019, puis post-crise sanitaire, pour se pencher sur la question de leur ré-onboarding. Selon la dernière étude Robert Walters, le phénomène des salariés boomerang serait même en pleine croissance chez les cadres.

Quand l’herbe n’est finalement pas si verte ailleurs

Quand ils ont choisi de démissionner pendant la crise sanitaire, les cadres étaient partis chercher une meilleure rémunération (47% des personnes interrogées), des valeurs plus en phase avec les leurs (35%) ou plus de télétravail (11%). Aujourd’hui, près de la moitié d’entre eux ne sont pourtant pas convaincus par leur employeur actuel, qui ne serait pas en phase avec des besoins ayant évolué. Ils seraient même 60% à déclarer à Robert Walters vouloir retourner dans leur précédente entreprise.

« En 2021, nous avons noté des augmentations records des salaires, cependant face à la hausse des prix et à l’inflation, ces augmentations ne semblent plus suffire. De plus, les professionnels ayant changé d’entreprise pour un niveau de rémunération plus élevé sont moins susceptibles de bénéficier d’une augmentation de salaire cette année. Il semble que les collaborateurs se rendent finalement compte que l’herbe n’est pas toujours plus verte ailleurs », analyse Coralie Rachet, Managing Director des cabinets Robert Walters et Walters People France.

Les cadres, éternels insatisfaits ?

Bien que tentés de regarder dans le rétroviseur, les cadres n’en perdent pas pour autant leurs exigences. 35% attendent un changement de politique managériale pour un éventuel demi-tour et 21% souhaiteraient voir à nouveau leur salaire augmenter pour se décider.

Pour hésiter sereinement et se laisser une marge de manœuvre, ils sont 72% à être restés en contact avec leur précédent manager. Dans l’éventualité de revenir, mais aussi tout simplement pour bénéficier de ses conseils ou parce qu’ils s’entendaient bien. Une stratégie qui pourrait payer le moment venu, dans la mesure où 85% des managers se disent ouvert au recrutement d’un ancien collaborateur, dès lors qu’il s’agit d’un bon élément (le contraire aurait été… surprenant).

« Le marché du recrutement reste dynamique en 2023, mais la pénurie de candidats persiste. Ainsi, ce vivier de talents prêts à réintégrer l’entreprise et pouvant être rapidement opérationnels enthousiasme de nombreux dirigeants. Déjà initiés à l’entreprise, ils connaissent les processus et ont un réel intérêt pour la marque : plus engagés que jamais, ils constitueront de réels ambassadeurs pour l’organisation », conclut Coralie Rachet.

Des priorités qui ont évolué, des a priori à faire évoluer

L’image du cadre aux dents qui rayent le parquet a bien vécu. Comme celle du cadre qui ne compte pas ses heures. Ou celle du cadre en veste et costume, figure d’autorité paternaliste. Aujourd’hui, les cadres sont très nombreux, si nombreux qu’il est difficile d’en dégager un portrait robot. En 2019, l’INSEE en dénombrait plus de 5 millions, soit presque 20% de l’emploi total. Alors qu’ils ne représentaient que 8% de l’emploi en 1982.

enquête cadres

Si un profil type du cadre français semble difficile à définir, rien n’empêche cependant de s’intéresser à leurs attentes. Quand nous les avons interrogés il y a quelques semaines, 37% des cadres nous ont confié que leur travail était avant tout un moyen de gagner de l’argent. Puis de s’épanouir et s’impliquer dans des projets intéressants (34%), bien avant la reconnaissance sociale (8%) ou un moyen de sociabilisation (5%).

enquête cadres

Et malgré leur rôle valorisé sur le marché de l’emploi, les cadres se soucient en premier lieu de leur famille (c’est LA priorité pour 39% d’entre eux), de leur santé (31%) et d’avoir une vie alignée avec leurs valeurs (14%). Dans ce classement, le travail n’arrive qu’en 6e position des priorités des cadres, juste avant l’argent et les loisirs. Seuls 2% de nos sondés ont revendiqué le travail comme première priorité.  

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