Qui sont les salariés les plus absents au travail en 2025 ?
Une étude de Diot-Siaci dresse un état des lieux de l’absentéisme en France par catégorie de travailleurs, secteur d’activité et région.

En 2024, le taux d’absentéisme s’élevait à 4,84% en France, en léger repli par rapport à 2023 (5,06%), selon l’Observatoire de la performance sociale*, publié le 9 avril 2025 par Diot-Siaci, groupe de conseil et de courtage d’assurance. Ce résultat a été obtenu en effectuant le calcul suivant :
Nombre de jours calendaires de l’absence X pourcentage du temps de travail/Nombre de jours calendaires du contrat X pourcentage du temps de travail
Chez les CDD, ce taux s’élève à 2,01%, en repli de 0,24 point par rapport à 2023. Côté CDI, il a reculé de 0,21 point sur un an, pour atteindre 5,10%. La durée moyenne des absences était de 21,5 jours en 2024, confirmant une légère progression depuis 2022, où elle était de 18,4 jours. Ce sont les arrêts de travail de moins de 4 jours, et ceux de plus de 90 jours, qui expliquent en grande partie cette hausse entre 2022 et 2024.
Les professionnels de la santé les plus touchés par l’absentéisme
C’est dans le secteur de la santé que les salariés sont les plus absents, avec un taux d’absentéisme à 8,30%. Le commerce et le transport/logistique complètent le podium, avec des niveaux respectifs de 6,23% et 5,40%. Les ouvriers restent la catégorie socioprofessionnelle la plus touchée par l’absentéisme, avec un taux à 7,77% en 2024, même s’il a diminué de 0,62 point depuis 2021. Le taux d’absentéisme atteint 6,15% chez les employés administratifs et les agents de service, et 4,70% parmi les professions intermédiaires. Les non-cadres sont, quant à eux, près de trois fois plus absents que les cadres (2,29%).
Les trois régions qui enregistrent le plus d’absences au travail sont les Hauts-de-France (6,65% d’absentéisme), le Grand Est (6,42%) et la Provence-Alpes-Côte d’Azur (5,98%).
Les jeunes absents plus souvent mais moins longtemps
Environ un tiers des salariés français ont été absents en 2024. L’étude révèle que les femmes sont davantage absentes que les hommes : le taux d’absentéisme des premières est de 6,07%, contre 4,04% pour les seconds. On note également une progression de la part de salariés absents au gré des âges : de 2,95% pour les moins de 25 ans, à 6,70% pour les 55 ans et plus. En revanche, on constate une surreprésentation des moins de 25 ans parmi les salariés absents fréquemment, mais sur une courte durée (un phénomène également dénommé « absentéisme perlé »).
Une autre enquête Diot-Siaci/Ipsos**, également parue en avril 2025, se penche sur les motifs de ces arrêts de travail : plus de la moitié d’entre eux étaient liés à une maladie ordinaire ou saisonnière (grippe, bronchites, gastro-entérites…), 37% à une grande fatigue, 22% à des risques psycho-sociaux comme des situations de stress, 20% à des troubles musculo- squelettiques, 16% à des accidents de travail, 13% à des maladies chroniques comme l’arthrose et 6% à une pathologie lourde comme un cancer.
Fait plus étonnant, parmi les salariés qui ont été arrêtés en 2024, 34% l’ont été pour des raisons autres que celles concernant spécifiquement leur santé. Dans le détail :
- 29% pour une absence de motivation ou une lassitude ou fatigue liée au travail ;
- 18% pour une situation en lien avec leur entourage, par exemple un enfant malade ;
- 18% pour une convenance personnelle ;
- 16% pour une situation conflictuelle dans l’entreprise, que ce soit avec un collègue ou un supérieur hiérarchique ;
- 10% pour une période de congé refusée.
Également interrogés sur les politiques de prévention de leur santé mises en place par leur entreprise, 58% du panel déclare être au courant de telles actions tandis que 42% n’en ont pas connaissance.
« Avec les hausses d’absentéisme constatées ces dernières années, l’engagement des salariés français a beaucoup été questionné, analyse Sabeiha Bouchakour, directrice conseil QVCT-prévention chez Diot-Siaci. Ces statistiques nous poussent, une fois de plus, à un constat très nuancé concernant le rapport au travail : globalement, les salariés qui arrivent en entreprise sont majoritairement investis, mais leur motivation est plus volatile, elle ne résiste pas notamment au manque de reconnaissance et au sentiment d’iniquité. Au-delà des enjeux fondamentaux de prévention et de santé au travail, les salariés sont de plus en plus exigeants envers leur manager et le sens donné à leur quotidien de travail. »
*L’étude porte sur quatre années de 2021 à 2024, sur un million de salariés en CDI ou CDD en France. Elle concerne uniquement les absences liées à une maladie, une maladie professionnelle, un accident de travail ou un accident de trajet.
**Sondage réalisé du 18 au 25 mars 2025 auprès de 2 000 salariés constituant un échantillon représentatif des salariés des secteurs public et privé, âgés de 18 ans et plus en France, dont 876 salariés ayant été arrêtés au moins un jour au cours de l’année 2024.