Les RH souffrent d’une charge de travail trop importante

57% des RH disent avoir travaillé plus en 2024 qu’en 2023, un chiffre qui augmente d’année en année, selon le baromètre publié par Gereso sur le bilan moral des professionnels des ressources humaines.

Young woman is tired and feels stressed out.
90% des RH se disent stressés, selon l'étude Professionnels RH, comment allez-vous ? de Gereso. © REDPIXEL / Stock.adobe.com

Dans les couloirs des entreprises, sur les réseaux sociaux, les professionnels des RH sont nombreux à dénoncer une charge de travail trop importante. Selon le baromètre présenté le 5 février par Gereso, spécialisé dans la formation, le conseil et l’édition, 55% des 460 professionnels des RH interrogés jugent leur année 2024 épuisante, un chiffre en augmentation de 7 points sur un an.

57% estiment également avoir travaillé plus en 2024 qu’en 2023, un chiffre qui progresse également année après année (+1 point comparé à l’édition 2023 du baromètre). Les moins de 30 ans sont davantage touchés par ce sentiment : 66% déclarent avoir travaillé plus en 2024, contre 49% des plus de 50 ans.

Les RH très stressés

En parallèle, 9 professionnels des RH sur 10 se disent stressés par leur travail, un ratio, là aussi, en nette augmentation sur un an (+4 points). Parmi les facteurs de stress, 56% citent la pression liée aux échéances et aux priorités multiples, 53% la charge de travail excessive, 40% la gestion des conflits et 37% des changements organisationnels.

« Le niveau de stress est extrêmement élevé dans le métier RH. 90% de personnes stressées, c’est un chiffre qui inquiète. Une charge de travail élevée et un haut niveau de stress sont des terrains très propices au burn-out », estime Hervé Rioche, responsable marketing communication de Gereso.

Le manque de reconnaissance des RH

Dans cette étude baptisée Professionnels RH, comment allez-vous ?, Gereso s’est aussi intéressé au sentiment de reconnaissance des RH, citée comme le premier facteur d’engagement au travail (74%, +6 points). Et pour 2024, plus de la moitié d’entre eux (55%) disent ne pas avoir bénéficié de reconnaissance (promotion, prime, encouragements…) pour leurs efforts cette année.

Côté rémunération, 58% se disent satisfaits, voire tout à fait satisfaits, de leur salaire, en hausse de 8 points sur un an. Il faut dire que les RH font partie des métiers qui ont connu les plus fortes augmentations ces derniers mois, comme le montrait encore, en octobre dernier, le Guide des salaires 2025 du cabinet Robert Half.

Que faire face à une charge de travail trop importante ?

Pour mieux gérer leur stress, 49% des RH interrogés disent se tourner vers le sport et des activités physiques régulières, 41% travaillent sur leur organisation et leur gestion du temps, autant sur leur équilibre vie pro / vie perso et 31% cherchent à davantage déléguer et mieux prioriser des tâches. Pour autant, cela ne suffit pas toujours.

« La charge de travail est beaucoup liée au sujet de la charge mentale. On n’est pas tous égaux face à cette pression ressentie et celle-ci n’est pas la même tous les jours. Pour autant, il existe des pistes à explorer pour y faire face », insiste Romain Bisseret, coach en productivité et auteur de l’ouvrage 60 minutes pour se libérer de sa charge mentale (ed. Gereso).

Parmi ses conseils :

  • vider son cerveau en listant toutes les tâches à faire et, pour chacune d’elles, définir la prochaine action concrète que cela implique pour faire avancer la tâche. Par exemple : rédiger le mail à envoyer à tous les collaborateurs de mon service pour lancer la campagne des entretiens annuels (plutôt que d’écrire « lancer la campagne des entretiens annuels » dans sa to do list).
  • ne pas se servir de sa boîte mail comme d’une to do list. Deux ou trois fois par jour, videz-la, soit en classant ce qui mérite de l’être, en créant un dossier « A voir plus tard » ou en définissant la prochaine action à faire pour traiter ce mail. Cela revient à découper les sujets en tâches, et donc à mieux traiter les sujets au fur et à mesure.
  • dans son calendrier, se bloquer des plages de temps pour avancer sur ses dossiers, sans forcément définir à l’avance quelle tâche sera traitée à ce moment-là. Ceci sera à définir en début de séance, selon les choses qui se seront rajoutées entre temps.
  • estimer combien de temps vous prendra chaque tâche et ne pas planifier d’en faire plus que le temps dont vous disposez dans une semaine. Sans parler que d’autres choses se rajouteront aussi d’ici là.
  • avoir plusieurs to do lists dans lesquelles vous piocherez selon les circonstances, du temps dont vous disposez et de votre niveau de concentration. Par exemple : liste d’emails à écrire, d’appels à passer, liste pour quand je suis concentré et au calme, liste de choses à faire pour quand j’ai le cerveau à plat, liste des trucs vite faits, liste de choses pour lesquelles je suis en attente de retour… Toutes vos tâches doivent trouver leur place dans ces listes fixes. Utilisez des outils comme Rappel sur iOS, To Do sur Office ou Google Tasks pour les faire.
  • quand vous êtes interrompu, notez précisément ce que vous auriez fait dans les cinq prochaines minutes si vous ne l’aviez pas été. Une fois le problème réglé, cela vous aidera à reprendre le fil de ce que vous étiez en train de faire.
  • se définir des moments d’indisponibilité. Ceux-ci doivent être courts et rares. Choisissez ensuite un signe extérieur qui montre aux autres que vous êtes indisponible (porte fermée, casque sur les oreilles…), et faites-le savoir. Ensuite, dites à vos équipes que quand ils ont quelque chose à vous demander, qu’ils évaluent l’importance du sujet sur une échelle de 1 à 10. Si le problème est supérieur à 7, alors ils peuvent vous interrompre. Mais pas si c’est moins important que ça.

Bien s’équiper pour bien recruter