Quels sont les principaux regrets des seniors au sujet de leur carrière ?
Des données précieuses pour les RH qui souhaitent mettre en place des plans de fin de carrière.
Si c’était à refaire, feriez-vous les mêmes choix professionnels ? 63% des actifs de plus de 45 ans expriment des regrets quant à leur carrière, dévoile une étude FLASHS/L-Expert-Comptable* publiée le 28 novembre.
La principale source de frustration est de ne pas avoir exploré d’autres chemins professionnels, un facteur cité par 34% des répondants. D’autres regrettent de ne pas avoir pris suffisamment de risques (15% de l’échantillon) et d’autres encore d’avoir négligé leur vie personnelle et familiale à cause d’un travail très prenant (14%).
Enfin, 38% des seniors déclarent que s’ils pouvaient revenir en arrière, ils se seraient tournés vers l’entrepreneuriat en début de carrière. Pourtant, seuls 19% l’envisagent encore comme option possible aujourd’hui, principalement par crainte que leur âge soit un frein. Ils redoutent notamment de ne pas trouver de soutiens pour se lancer, de subir un rythme exigeant de travail et une instabilité des revenus.
Les femmes et les ouvriers moins satisfaits de leur parcours professionnel
Le regard posé sur sa vie professionnelle varie grandement en fonction du genre et du poste occupé. Rétrospectivement, les femmes sont moins satisfaites de leur carrière (31%) que les hommes (38%). Moins fières de leur parcours aussi (22% contre 30% pour leur homologues masculins) : « Les regrets de carrière, particulièrement exprimés par les femmes, reflètent des parcours marqués par des attentes sociales différenciées. Ces pressions influencent les ambitions et les choix, souvent réévalués tardivement avec un sentiment d’inachevé », souligne Léa Paolacci, chargée d’études chez FLASHS.
Les ouvriers sont plus nombreux (22%) que la moyenne (18%) à exprimer des regrets par rapport à leur parcours professionnel.
Quelles solutions RH pour accompagner les fins de carrière ?
Parmi les 45-64 ans ayant répondu à l’enquête, 68% comptent faire le même métier jusqu’à la retraite. Cependant, exercer la même profession ne rime pas avec stagnation : les RH doivent être attentives à offrir les mêmes chances de montée en compétences à leurs collaborateurs seniors. Notamment en leur donnant accès à un large choix de formations.
La question de l’usure professionnelle doit également être abordée par les RH. Elle pourrait l’être lors d’un entretien professionnel renforcé de mi-carrière, organisé autour de 45 ans, comme le prévoit l’accord sur l’emploi des seniors trouvé par les partenaires sociaux le 14 novembre 2024. Ce texte prévoit aussi que le sujet soit évoqué au cours de l’entretien professionnel qui se déroulera dans les deux ans précédant les 60 ans du salarié.
Ces échanges peuvent être l’occasion de discuter des aspirations professionnelles du salarié, mais aussi d’éventuelles difficultés rencontrées dans son quotidien ou de nouveaux besoins. En conséquence, des solutions d’aménagement d’horaires, de nouvelles missions, d’adaptation de poste ou de retraite progressive peuvent être proposées.
Enfin, 12% des salariés de cette tranche d’âge envisagent une reconversion professionnelle et 3% ont déjà sauté le pas. Les RH peuvent jouer un rôle de facilitateur dans ce projet, soit en les orientant vers les dispositifs les plus adaptés (bilans de compétences, validation des acquis de l’expérience, conseil en évolution professionnelle…), soit en organisant un partage de savoir-faire en interne (mentorat inversé, formations maison…).
* Enquête réalisée par FLASHS pour L’Expert-Comptable du 7 au 14 novembre 2024 par questionnaire autoadministré en ligne auprès de 2 000 Français et Françaises âgé(e)s de 18 ans et plus représentatif de la population française, dont a été extrait un échantillon de 500 salarié(e)s âgé(e)s de 45 à 64 ans.