Questions à Martin Hirsch sur le RSA
La semaine dernière le blog Mode(s) d’emploi a été invité par la Netscouade à rencontrer Martin Hirsch en compagnie d’autres blogueurs et journalistes emploi. L’occasion de poser des questions et de discuter avec le Haut-Commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté quelques jours après les premiers versements du Revenu de Solidarité Active (RSA).
- Sur le principe du RSA : Pour Martin Hirsch cette forme de solidarité prend « le relais de la solidarité familiale » après l’âge de 25 ans. L’incitation financière est aussi sensée favoriser le retour à l’emploi et mettre fin à des situations paradoxales : « Ce n’est pas normal que quelqu’un qui reprenne du travail ne gagne pas plus ou même perde de l’argent. Beaucoup de gens ont été découragés par cette diminution de ressources après avoir remboursé 3 mois de RMI » a expliqué Martin Hirsch.
- Sur le contexte peu favorable à l’emploi : » Bien sûr, le RSA ne va pas créer des emplois, mais le retour à l’emploi reste meilleur dans les zones-tests où le RSA a été expérimenté » a affirmé Martin Hirsch. Des emplois souvent à temps partiel a reconnu le Haut-Commissaire : « mais avec 200 euros de plus par mois cela permet de se sentir un peu mieux et d’envisager autre chose ».
- Effet d’aubaine ? La question du temps partiel est centrale, certaines critiques sur le RSA (notamment celle de Robert Castel) pointaient le risque « d’effet d’aubaine ». C’est-à-dire encourager les entreprises à recourir au temps partiel et finalement entériner la précarité et le marché de l’emploi à deux vitesses. « L’effet d’aubaine est pour l’instant virtuel car le RSA n’abaisse pas le coût du travail pour les employeurs. Et la précarité du marché du travail n’est pas nouvelle. On commence donc par traiter la situation des gens qui sont en difficulté et les aider à remettre un pied dans l’emploi » a justifié Martin Hirsch.
- Sur l’articulation avec les autres acteurs de l’insertion, Martin Hirsch est plutôt optimiste : « Le dispositif s’est construit avec les différents intervenants. Chacun s’est réapproprié le RSA. Il y a quelques progrès, notamment au niveau du questionnaire d’orientation partagé entre Pôle Emploi, Caf et Conseils généraux. Nous sommes partis d’un système très cloisonné pour le remailler et essayer de rapprocher les dimensions sociales et professionnelles ».
- Et après ? « La difficulté de cette politique est de construire des marches intermédiaires pour ceux qui en ont besoin. On n’est jamais sûr, il ne faut pas avoir trop de certitudes et évaluer régulièrement le dispositif pour éventuellement l’adapter. Il peut y avoir un mauvais usage du RSA » a admis Martin Hirsch.
C’est pourquoi d’autres rendez-vous auront lieu régulièrement afin de suivre dans la durée la mise en place et les effets du RSA. En attendant, je vous invite à lire les comptes-rendus des autres blogueurs et journalistes présents lors de cette rencontre :
- Actuchômage « Nous avons rencontré Martin Hirsch »
- Richard Trois (Le Post) : « Martin Hirsch, l’homme qui valait 2 milliards d’euros ? »
- Et voilà le travail « Martin Hirsch : Il peut y avoir un mauvais RSA »
- Femmes Emploi « Martin Hirsch, Haut commissaire aux Solidarités actives contre la pauvreté : questions autour du rSa ».
- KozToujours « Martin Hirsch, patience, et longueur de temps ».
- Luc Mandret : « Rencontre avec Martin Hirsch »