Envies de changement, confiance : ce que pensent les cadres

Malgré des intentions de recrutement qui restent en baisse, l’envie de changer d’entreprise se maintient chez les cadres, selon le dernier baromètre de l’Apec.

Femme et architectes autour d’un projet immobilier
56% des cadres pensent que ce serait difficile de trouver un poste équivalent en cas de changement d'entreprise ou de perte de leur emploi. © auremar / Stock.adobe.com

Le retournement du marché de l’emploi des cadres se confirme au premier trimestre. Selon le dernier baromètre de l’Apec*, seulement 9% des entreprises prévoient de recruter au moins un cadre dans les trois mois à venir, un chiffre au même niveau qu’en mars 2024 et qui reste dans la lignée de la fin d’année, particulièrement morose pour les entreprises.

La situation diffère toutefois en fonction de la taille de l’entreprise. De côté des grandes structures, les intentions d’embauche sont en recul de 3 points sur un an, à 46%. Même tendance à la baisse au sein des TPE : -2 points, à 4%. Des chiffres au plus bas depuis que cet indicateur est mesuré par l’Apec en décembre 2020. En revanche, la situation est un peu meilleure du côté des PME, avec des intentions de recrutement à 15%, en hausse de 2 points comparé à mars 2024, un niveau qui était alors particulièrement bas.

Stabilité des envies de changement d’entreprise

Malgré ce contexte, l’envie de changement des cadres reste stable. 13% d’entre eux envisagent de mener des démarches actives pour changer d’entreprise dans un délai de trois mois. Chez les cadres de moins de 35 ans, ce chiffre grimpe même à 18%.

« Si la propension des cadres à changer d’entreprise n’évolue pas, les facteurs qui conduisent à l’envisager pourraient se transformer », note l’Apec dans son étude. L’envie d’ailleurs pourrait davantage être liée à des raisons défensives, comme la crainte de perdre son emploi ou le manque de perspectives d’évolution dans son entreprise. « Les cadres pourraient dès lors se retrouver en tension entre leur désir de changer d’employeur ou de voir leur situation professionnelle progresser, et un environnement de marché moins prometteur », ajoute l’Apec.

Perte de confiance accrue chez les cadres de moins de 35 ans

Autre enseignement, la perte de confiance des cadres, qui vaut tant pour la sécurité de leur emploi (-3 points sur un an, à 72%) que pour leurs perspectives d’évolution professionnelle (-4 points, à 59%). La perte de confiance est davantage marquée encore chez les cadres de moins de 35 ans, avec une baisse de respectivement 8 points (à 73%) et 5 points (à 66%). La perte de confiance concerne également la situation économique de leur entreprise, en recul de 5 points chez les cadres de moins de 35 ans (à 67%).

S’ils devaient retrouver un emploi équivalent en cas de changement d’entreprise ou de perte de leur emploi, 56% de l’ensemble des cadres pensent que ce serait difficile de trouver un poste équivalent, un chiffre en hausse de 4 points comparé à mars 2024. Chez les cadres de moins de 35 ans, ce chiffre grimpe même de 9 points en un an, à 42%.

« Le rapport de force entre les recruteurs et les candidats tend à s’inverser après 3 années d’une dynamique d’embauches qui profitait aux candidats. Les cadres en ont conscience », conclut Gilles Gateau, directeur général de l’Apec.

*L’étude repose sur deux enquêtes menées du 2 au 16 mars 2025 : une enquête en ligne auprès d’un échantillon de 2 000 cadres et une enquête téléphonique auprès d’un échantillon de 1 000 entreprises employant au moins un cadre.

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