Les projets de recrutement en forte baisse pour 2025
L’enquête annuelle Besoins en main-d’œuvre de France Travail fait état d’une baisse de 12,5% des intentions d’embauche en 2025.
En 2025, les entreprises françaises prévoient de recruter 2,43 millions de personnes, un chiffre en repli de 12,5% par rapport à 2024, nous apprend l’enquête BMO* (Besoins en main-d’œuvre) de France Travail parue le 11 avril.
Seulement 24,1% des établissements prévoient d’embaucher, contre 28,2% en 2024. Plus les entreprises sont de petite taille, plus elles ont revu leurs projets de recrutement à la baisse : -16,3% dans les entreprises comptant de 0 à 9 salariés, -15% dans celles employant 10 à 49 salariés, -10,3% dans celles totalisant 50 à 299 salariés. Seules les entreprises de 200 salariés et plus anticipent des recrutements à la hausse : +1,4% par rapport à l’an dernier.
Une baisse qui concerne tous les métiers sauf ceux de la santé
Cette baisse des projets de recrutement concerne tous les secteurs d’activité et la plupart des métiers, à l’exception des infirmiers (+4,9% d’intentions d’embauche), des aides-soignants (+3,9%) et des agents de service hospitalier (+1,1%).
Pour quelles raisons principales les entreprises prévoient-elles de recruter en 2025 ? 41,6% des projets de recrutement ont pour but de répondre à un surcroît d’activité ponctuel, notamment des emplois saisonniers dans l’agriculture et l’hôtellerie-restauration. Le remplacement de salariés partis définitivement représente le deuxième motif de recrutement, avec 28,5% des intentions d’embauche. Viennent ensuite les recrutements liés à une nouvelle activité (20,5% des embauches prévues) et ceux pour pallier l’absence ponctuelle de salariés (9,3% des embauches prévues).
Le top 20 des métiers les plus recherchés
Parmi les 20 métiers les plus recherchés par les employeurs, on trouve, dans l’ordre :
- les serveurs de cafés et de restaurants ;
- les aides de cuisine et employés polyvalents de la restauration ;
- les agriculteurs ;
- les viticulteurs et arboriculteurs ;
- les agents d’entretien de locaux ;
- les professionnels de l’animation socioculturelle ;
- les aides à domicile et auxiliaires de vie ;
- les aides-soignants ;
- les cuisiniers ;
- les employés de libre-service ;
- les employés de l’hôtellerie ;
- les artistes (musique, danse, spectacles) ;
- les infirmiers et sages-femmes ;
- les personnels de ménage chez des particuliers ;
- les ingénieurs de l’informatique ;
- les vendeurs en produits alimentaires ;
- les magasiniers et préparateurs de commandes peu qualifiés ;
- les caissiers ;
- les jardiniers des espaces verts et naturels ;
- les agents d’accueil et d’information.
Des recrutements qui s’annoncent moins difficiles
Dans ce contexte, les recrutements s’annoncent moins difficiles du point de vue des employeurs : ces difficultés concernent un projet de recrutement sur deux en 2025, soit une proportion en baisse de 7,3 points par rapport à l’année précédente. Quoiqu’en baisse, ces difficultés de recrutement restent intenses dans la construction (avec 66,1% des recrutements annoncés difficiles), le commerce et la réparation d’automobile (69,7%) ainsi que la santé et l’action sociale (63%).
A quoi seraient dues ces difficultés de recrutement ? Comme en 2024, principalement à des candidatures inappropriées (raison citée par 79% des employeurs) ou en nombre insuffisant (pour 80% des employeurs), mais aussi à la nature peu attrayante du poste proposé (cité par 54% des employeurs). Fait nouveau, en 2025, 27% des employeurs imputent ces difficultés de recrutement à un manque de budget, contre 18% en 2024.
*L’enquête « Besoins en Main-d’œuvre (BMO) » est une enquête réalisée chaque année par France Travail avec le concours du Credoc portant sur près 2,4 millions d’établissements. Elle est utilisée comme outil d’aide à la décision par France Travail pour mieux connaître les intentions des établissements en matière de recrutements. Près de 450 000 établissements ont répondu à l’édition 2025, dont 17 000 à une enquête complémentaire plus détaillée. Elle décrit les besoins des entreprises par métier (217 « familles professionnelles »), par secteur d’activité (24 secteurs de la nomenclature d’activités française, NAF) et à un niveau géographique fin, le bassin d’emploi (406 bassins).