Quel est le processus de recrutement idéal pour les cadres ?

L’Apec a interrogé les cadres sur leurs attentes vis-à-vis des recruteurs.

Deux à trois, c'est le nombre idéal d'entretiens d'embauche, dans le cadre d'un processus de recrutement, selon les cadres.
Deux à trois, c'est le nombre idéal d'entretiens d'embauche, dans le cadre d'un processus de recrutement, selon les cadres. © Balša

Alors que les entreprises françaises comptent recruter 340 000 cadres cette année, à quoi ressemble le processus de recrutement idéal pour ces candidats ? Rien de tel que de les écouter pour améliorer votre expérience candidat !

Une réponse à leur candidature sous moins de 3 semaines

Les cadres plébiscitent un processus de recrutement resserré, qui va à l’essentiel, nous apprend l’étude de l’Apec publiée le 28 mai*. Un candidat sur deux désire avoir un premier contact avec le recruteur moins de trois semaines après l’envoi de sa candidature. Comme l’ensemble des candidats, ils sont soucieux de connaître l’avancement de leur candidature à chaque étape du recrutement. Ils sont en attente d’un retour, même succinct, du recruteur dans les 15 jours maximum après un entretien d’embauche.

Le salaire annoncé avant le premier entretien

« J’ai fait tout le processus et au final ça ne collait pas au niveau salaire… », témoigne une directrice d’agence bancaire. Les cadres interrogés déplorent que le sujet de la rémunération arrive souvent tardivement au cours des échanges, ce qui représente une perte de temps pour les deux parties. Comme la majorité des candidats ayant participé à notre enquête Hellowork, 65% des cadres souhaitent connaître le salaire proposé avant le premier entretien physique, soit en le lisant sur l’offre d’emploi, soit en l’apprenant lors de l’entretien de préqualification téléphonique.

Une grande transparence sur le process de recrutement

Ces candidats apprécient d’avoir accès à un descriptif complet du processus de recrutement, dès le début de celui-ci, afin d’éviter la sensation désagréable de naviguer à vue. Et de découvrir de nouvelles étapes « surprises » au fil du temps.

Dans l’idéal, ils souhaiteraient avoir, dès le départ, les informations liées à :

  • La durée globale du process : nombre d’étapes et délai d’attente entre chacune
  • Le contenu des entretiens : durée, thématiques abordées, objectifs et interlocuteurs
  • La présence éventuelle de tests ou de cas pratiques : contenu, aspects évalués, impact sur la décision finale.

Des informations détaillées sur la QVTC

Pour les cadres, les entretiens d’embauche doivent leur permettre de se projeter dans leur potentiel futur poste. 54 % d’entre eux désirent en apprendre davantage sur les perspectives d’évolution lors de cette entrevue, 51% sur le type de management, 51% sur la charge de travail et 48% sur la taille de l’équipe. Rencontrer leur futur manager est un passage obligé pour eux. La visite des locaux et la rencontre de leurs potentiels collègues constituent des bonus.

Les cadres regrettent également que les recruteurs abordent rarement d’eux-mêmes les questions liées à la qualité de vie et des conditions de travail (ambiance, charge et rythme de travail, confort des poste…), sujet pourtant essentiel à leurs yeux.

Deux à trois entretiens

Pour 90% du panel, le nombre idéal d’entretiens d’embauche oscille entre deux et trois. La durée jugée pertinente pour un entretien opérationnel est estimée à minimum une heure, quand l’entretien RH ne devrait pas excéder 30 minutes, selon eux. Les candidats souhaitent également un process optimisé, qui ne soit pas trop coûteux en temps et en déplacements. « Je préfère ne faire qu’un entretien de 2 heures avec 4 ou 5 personnes, plutôt que plusieurs entretiens et plusieurs rendez-vous », témoigne l’un des cadres interrogés par l’Apec.

L’association souligne aussi l’importance de proportionner chaque phase du recrutement (en termes de contenu et de durée) aux compétences que le recruteur cherche à évaluer, pour ne pas « sur-mobiliser » le candidat : « Lors d’un processus de recrutement, les cadres souhaiteraient se déplacer une seule fois, pour l’entretien opérationnel. Les autres phases du processus sont attendues en téléphone, en visio ou immédiatement à la suite de l’entretien opérationnel. Regrouper les entretiens en un déplacement serait apprécié par les candidats. En outre, les cadres souhaiteraient que chaque entretien soit associé à un objectif précis et différent, pour éviter d’avoir à répéter les mêmes informations à chaque entretien (présentation de leur expérience, compétences, motivation, etc.) », notent les auteurs de l’étude.

Une relation équilibrée avec le recruteur

Enfin, les cadres souhaitent échanger sur un pied d’égalité avec un recruteur qui soit à l’écoute de leurs besoins et de leurs envies. « On m’a dit ‘’Ici, on n’est pas là pour te juger, on est en train de voir comment tu te comportes […] Vous n’êtes pas en concurrence, je vois d’autres personnes, c’est vrai, mais là, aujourd’hui, je te demande d’oublier, on va mener l’entretien, parle nous de toi, on a envie de te connaître ce que t’as fait, ce que tu fais’’. C’est magnifique », témoigne un ingénieur système dans le cadre de l’enquête.

*Cette étude repose sur une enquête qualitative, menée en novembre et décembre 2023, consistant en 10 entretiens réalisés par l’Apec auprès de cadres en emploi, entrés récemment dans un processus de recrutement et en 5 réunions de groupe auprès de cadres en emploi entrés récemment dans un processus de recrutement réalisées par la société Ipsos, et sur une enquête quantitative en ligne, menée en février 2024 par la société Dynata, auprès d’un échantillon de 2 000 cadres en emploi du secteur privé constitué selon la méthode des quotas.

Bien s’équiper pour bien recruter