Prime de partage de la valeur : quel impact sur les augmentations de salaires ?

4,43 milliards d’euros ont été distribués à travers cette prime en 2022.

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Selon l'INSEE, 30% du montant de cette prime se serait substitué à du salaire mensuel. © Julien Eichinger / stock.adobe.com

La prime de partage de la valeur (PPV) s’est-elle substituée en partie à une hausse des salaires ? C’est en tout cas ce qui ressort de la dernière note de conjoncture de l’Insee publiée le 15 mars.

39% des entreprises de plus de 2000 salariés y ont eu recours

Selon les chiffres de l’Urssaf, cette « prime Macron 2.0 », mise en place en juillet 2022, a connu un succès très hétérogène. Seulement une entreprise privée sur cinq en a fait bénéficier ses salariés mais il existe de grandes disparités selon leur taille : plus une société compte de salariés, plus elle a distribué de primes de partage de la valeur.

Ainsi, 18% des entreprises de moins de 10 salariés ont eu recours à cette prime contre 36,2% des entreprises de 250 à 499 salariés et 39% de celles avec plus de 2000 salariés.

Des grandes différences dans le montant des primes

Les petites entreprises ont été les plus généreuses dans le montant des primes : en moyenne 1 040 euros pour les entreprises de moins de 10 salariés contre 800 euros pour celles de plus de 20 salariés. Ce dernier chiffre cache de grandes disparités puisque 40% des salariés de ces entreprises ont reçu moins de 500 euros quand 8% ont perçu plus de 2 000 euros.

30% du montant se serait substitué à du salaire

Si cette prime est très avantageuse à court terme pour les salariés (elle est exonérée d’impôt sur le revenu jusqu’à ce qu’on gagne trois fois le SMIC), elle l’est aussi pour les entreprises qui sont, quant à elles, exonérées de cotisations sociales (jusqu’à 3000 ou 6000 euros) sur leur versement. Surtout, et c’est ce que l’Insee pointe du doigt, cette prime a été largement utilisée pour remplacer une augmentation de salaire.

Ainsi, selon le calcul de l’institut, 30% du montant de cette prime se serait substitué à du salaire mensuel. C’est-à-dire qu’un versement de 1000 euros aurait remplacé une hausse de salaire annuel de 300 euros. « Les versements ont été particulièrement élevés au mois de décembre, avec de potentiels effets d’aubaine, observe l’Insee. En l’absence du dispositif de PPV, des employeurs auraient sans doute versé, sous une forme différente, une partie du montant de la prime à leurs salariés. »

Bien s’équiper pour bien recruter