Anna Sam : les tribulations d’une caissière devenue écrivain

AnnasamAnna Sam, 34 ans, caissière aujourd’hui auteure à succès. Un peu court pour présenter une trajectoire professionnelle si atypique. Pour comprendre les raisons de sa réussite, nous l’avons contactée. « Pour l’occasion, j’ai ressorti mon vieux CV ! ». Comme pour beaucoup de jeunes femmes, ses premiers revenus proviennent de baby-sitting. Pas vraiment son truc. Ado et déjà attirée par les livres, Anna est aussi bénévole dans une bibliothèque municipale. Arrive ensuite la fac. Pour se faire un peu d’argent, elle travaille l’été dans une banque. « Secrétariat, archivage… Je m’ennuyais comme un rat mort mais ça m’a permis d’acheter mon premier jean Levis' », se souvient-elle. « Je me rappelle aussi très bien lire pour occuper le temps et j’avais même apporté une disquette contenant un jeu d’échecs ! Comme première approche du travail, il y a mieux… »

Alors que sa passion des livres reste intacte, Anna décide de réaliser un stage en librairie dans un Leclerc, à Rennes. On est en 2000. Dans la foulée, pour « acheter ses bouquins et payer ses sorties », elle commence à travailler dans cette même grande surface comme hôtesse de caisse. Un emploi en parallèle de ses études, « quelques heures par semaine ». Finalement, elle continuera encore 8 ans après avoir obtenu en parallèle un DEA de littérature en 2004.

Un blog, un livre…

Contre toute attente, « ce passage était obligatoire. Si je n’avais pas fait ce boulot-là je n’aurais jamais écrit le bouquin. Avant j’écrivais bien des nouvelles, mais en les relisant après coup, je rigole ». 2007, Anna lance son blog caissierenofutur.over-blog.com. « Cela c’est fait un peu par hasard. Je cherchais des livres et des sites sur le métier de caissière. Je ne trouvais rien d’intéressant, c’est pourquoi je me suis lancée ». Et très vite de connaître la joie des premiers lecteurs : « 10-15 visites par jour, j’étais ravie. Puis au bout d’un mois, Martin Vidberg (auteur de l’Actu en patates sur Le Monde.fr), cite mon blog. De 15 visites, je passe très vite à 200 par jour. Ensuite, le bouche-à-oreille a fonctionné ».

Les médias s’emparent de son histoire et une maison d’édition la contacte. « Au départ, on m’avait prévenu qu’on écoulerait au mieux 1.000 exemplaires ». Le succès dépasse toutes les attentes : le livre se vend à plus de 500.000 exemplaires et sera traduit dans 21 langues. « C’était totalement inattendu, j’étais la première surprise par ces chiffres. On ne peut pas imaginer une telle chose ».

Un film !

Affichetribulationsdunecaissiere2Janvier 2008, Anna quitte son emploi de caissière. « Ma décision n’avait rien à voir avec le blog. J’avais largement fait le tour du métier, je n’avais aucune évolution de travail possible et quand tu as un Bac +5, tu rêves quand même de faire autre chose ». Ce qui ne l’empêche pas de prendre toujours la défense de ses anciennes collègues. « On répète tout le temps que caissière est un métier de merde. Mais ce travail m’a amené là où j’en suis aujourd’hui. Je pense qu’il faut savoir montrer le côté positif de chaque expérience et savoir en tirer le meilleur partie pour avancer ».

Touchées par la réussite d’Anna, les retours de ses collègues sont positifs. « Elles ont été les premières à acheter le livre et à me demander des autographes. Elle étaient fières de ce que j’ai écrit sur elles, ça changeait du regard que l’on porte habituellement sur les hôtesses de caisse ».

Mais l’aventure ne s’arrête pas là. En 2011, son livre est porté à l’écran. Critique, elle juge après coup que « Les tribulations d’une caissière » est trop éloigné du livre, transformé en une histoire d’amour gentillette qui dépeint mal le monde de la distribution ». D’ailleurs, les chiffres du box-office peinent à décoller. Qu’importe, « ça reste un kiff monumental de voir son nom au cinéma ! »

Aujourd’hui, Anna entame une nouvelle histoire. Elle s’occupe de son enfant en bas-âge et prépare ses prochains projets qu’elle souhaite « rendre en septembre à son éditeur. Si tout va bien… »

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