Pourquoi les femmes ont plus froid que les hommes au bureau ?

Vous l’avez sans doute déjà remarqué, les femmes sont généralement plus frileuses que les hommes. C’est particulièrement frappant au travail où il n’est pas rare de voir des salariées garder leur manteau la journée, multiplier les couches de vêtements ou boire régulièrement des boissons chaudes. Pourquoi ? La raison est toute simple, les réglages de température dans la plupart des immeubles de bureaux prennent comme référence un homme de 70kg.

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La clim’ est sexiste depuis les années 60

80% des salariés se plaignent de la température au bureau, mais les femmes ont de bonnes raisons de le faire. Car la climatisation est sexiste. Et ça dure depuis les années 60, période à laquelle une formule mathématique a été élaborée pour définir un modèle de confort thermique dans les bureaux. Le problème, soulevé par deux scientifiques néerlandais dans une étude publiée dans la revue Nature Climate Change, c’est que cette norme prend en compte les besoins physiologiques masculins d’un individu-type de 40 ans et de 70 kilogrammes. Or les besoins en termes de température ne sont pas du tout les mêmes pour les femmes. Au bureau, comme à la maison d’ailleurs, elles se sentent bien dans une ambiance à 25 degrés, alors que les hommes se contentent d’une moyenne de 22 degrés. A chacun son thermostat !

Le corps des femmes se réchauffe plus lentement

La « thermoneutral zone » varie selon les sexes, en raison d’une différence de poids moyen entre les hommes et les femmes et d’une masse grasse inégalement répartie chez les hommes et les femmes. En clair, et sans prendre de gants, les hommes sont plus musclés et le corps des femmes met plus de temps à produire de la chaleur. Les scientifiques estiment ainsi que le métabolisme féminin fournit 35% de chaleur en moins par rapport au modèle de base, établi selon la morphologie masculine.

Mettre fin au « complot arctique dans les bureaux »

Boris Kingma et Wouter van Marken Lichtenbelt, les deux chercheurs de l’Université de Maastricht à l’origine de la découverte, appellent donc à « mettre fin au complot arctique dans les bureaux ». D’abord pour le confort des femmes, mais aussi pour recalculer les standards thermiques des immeubles.

A l’heure où l’on parle d’efficacité énergétique et de limitation des émissions de gaz à effets de serre, il vaudrait mieux se baser sur des calculs justes pour anticiper les changements climatiques. Un tiers des émissions de dioxyde de carbone viendrait en effet de l’énergie nécessaire pour chauffer les maisons et les immeubles. Pour améliorer leur isolation, les scientifiques conseillent de prévoir des niveaux de confort thermique véritablement adaptés à tous les occupants des bureaux, y compris les femmes, ces grandes oubliées du chauffage central.

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Bien s’équiper pour bien recruter