Pourquoi les femmes gagnent-elles moins que les hommes ?

Une question que se posent toutes les femmes et certains hommes à laquelle Brigitte Laloupe, alias Olympe, a décidé de s’attaquer dans un livre. Brigitte Laloupe est coach de cadres dirigeants et anime des groupes sur le leadership au féminin. Diplômée de l’IEP Grenoble, elle a une formation en psychologie et possède une longue expérience de manager. Sous le pseudonyme d’Olympe, elle anime depuis 2008 le blog désormais connu « Olympe et le plafond de verre ».
Son livre « Pourquoi les femmes gagnent-elles moins que les hommes ? Les mécanismes psychosociaux du plafond de verre » est sorti le 7 octobre dernier. Elle y « décortique » les stéréotypes subis par les femmes depuis l’enfance, véritables obstacles à leur épanouissement professionnel. Mais c’est sans doute Brigitte Laloupe qui vous parlera le mieux de son ouvrage puisqu’elle a bien voulu répondre à nos questions…

Pourquoi avoir écrit ce livre maintenant ?
Mes premiers textes datent de 2004 et la première version du livre, de 2007. Mais à cette époque, les éditeurs auxquels j’ai présenté mes écrits m’ont fait comprendre que cela ne les intéressait pas. Je l’avais donc laissé de côté. Puis j’ai ouvert mon blog un peu par hasard en 2008. Une amie à moi en tenait un et j’ai trouvé l’idée et le support sympathiques. Ce que j’avais à dire allait peut-être intéresser des gens finalement ! A l’époque, il y avait peu de blogs féministes. Mais la même année, le collectif La Barbe (groupe d’action féministe) est né. Je crois que cela n’est pas anodin… Depuis cette période, une vraie dynamique féministe est apparue. Vu le succès du blog (1000 visites quotidiennes en moyenne avec de grosses variations selon les sujets), j’ai ressorti l’idée du livre. Le sujet de l’égalité est très actuel.

Quels sont les principaux « mécanismes psychosociaux » qui entretiennent les inégalités ?
Par « mécanismes psychosociaux », j’entends ce qui conditionne les femmes depuis leur enfance, la manière dont elles sont éduquées… Malgré toutes les lois sur l’égalité professionnelle, les choses n’avancent plus depuis quelques années. Ce qui m’intéressait, c’était donc d’aller chercher ce qui se passe au quotidien dans la tête des gens, qui fait que les femmes restent toujours en seconde position.

Dans la première partie du livre, je décortique les stéréotypes. Comment fonctionnent-ils ? Ils sont nombreux… Les filles sont douées en sciences mais ne sont pas vues comme des scientifiques, les femmes ont moins d’accidents mais l’on dit d’elles qu’elles conduisent mal, etc etc… Je me suis également penchée sur la façon dont on traite garçon et fille dès l’enfance.
La deuxième partie concerne les hommes. Si un certain nombre est en faveur de l’égalité, ils ont pour beaucoup encore un comportement grégaire et se cooptent entre eux. Conséquence : le pouvoir reste associé au masculin. Une femme n’est pas associée au pouvoir, aux compétences et quoiqu’elle fasse, elle n’est pas aussi légitime qu’un homme.
La troisième partie de mon livre s’intéresse aux « comportements sociaux » femmes. Celles-ci prennent moins de risques que les hommes, un tas d’études le démontre. Au travail par exemple, les femmes se mettent moins en avant…

Quel est votre sentiment actuel ? Pensez-vous que la parité va finir par peu à peu s’installer ?
Chacun doit y mettre du sien. Que les femmes se mettent plus en avant, qu’elles s’expriment plus, et que les hommes fassent attention à la manière dont ils cooptent… Il faut que l’on s’habitue à voir des femmes aux sommets. C’est en cela que le thème du plafond de verre est essentiel. Ce n’est qu’en voyant des femmes qu’on trouvera normal qu’il y ait des femmes.

EDIT : A visionner également, l’interview vidéo de Brigitte Laloupe par l’Express :

« Pourquoi les femmes gagnent-elles moins que les hommes ? – Les mécanismes psychosociaux du plafond de verre » de Brigitte Laloupe alias Olympe, paru le 7 octobre 2011 chez Pearson Editions, 158 pages, 19 Euros.