PME : 5 manières d’intégrer le handicap dans votre entreprise

Si les PME n’ont que peu de moyens à consacrer à leur politique handicap, elles peuvent néanmoins s’engager pleinement sur le sujet grâce à une série d’actions à coût faible ou nul.

Les PME sont également assujetties à l'obligation d'emploi des travailleurs handicapés.
Les PME sont également assujetties à l'obligation d'emploi des travailleurs handicapés. © AnnaStills/stock adobe.com

« Les entreprises ont envie d’embaucher des personnes en situation de handicap mais elles ne sont pas toujours au courant de tous les mécanismes qui peuvent les aider, notamment les plus petites d’entre elles, qui n’ont ni mission handicap ni service RH », note Fanny Bouillon, responsable marketing chez Aktisea, cabinet de conseil spécialisé dans l’animation des politiques handicap des entreprises et entreprise adaptée comptant 60 collaborateurs, dont plus de 55% en situation de handicap.

Comme toute entreprise de plus de 20 salariés, les PME sont assujetties à l’OETH (obligation d’emploi en faveur des travailleurs handicapés), ce qui signifie que si elles ne comptent pas au moins 6% de travailleurs handicapés au sein de leurs effectifs, elles doivent verser une contribution annuelle à l’Urssaf. Quelles possibilités s’offrent à elles pour favoriser l’accès à l’emploi et le travail au quotidien des personnes en situation de handicap ?

1. Communiquer bien en amont sur les événements

« C’est bien d’avoir envie de mettre en place des choses mais avant de se lancer, il faut s’assurer que son idée sera facile à communiquer et comprise par tout le monde. » Autrement dit, difficile de mobiliser autour d’un événement sur lequel la communication n’a pas été bien faite en amont. « Une entreprise avait fait venir un para-athlète pour qu’il partage son histoire, mais très peu de monde est venu l’écouter : soit les employés n’étaient pas disponibles, soit ils étaient en télétravail », illustre Fanny Bouillon.

Pour que personne ne passe à côté de l’information, vous pouvez communiquer à la fois :

  • Par mail ;
  • Via des publications sur Teams ou Slack ;
  • Sur votre intranet d’entreprise ;
  • Par le biais d’affiches et de flyers ;
  • En demandant aux managers et responsables de site de relayer l’information à leur équipe.

2. Actionner les bons leviers pour mobiliser vos collaborateurs

Bien connaître vos collaborateurs vous aidera à prioriser les actions les plus susceptibles de les impliquer. « Par exemple, s’ils aiment l’émulation créée par la compétition, vous pouvez organiser des challenges entre équipes ou entre sites autour d’un jeu comme le Handipoursuite de l’Agefiph, pour tester ses connaissances sur le handicap. Si c’est davantage le fait d’avoir un lot à la clé qui les motive, vous pouvez mettre en jeu des cadeaux ou des bons cadeaux », liste Fanny Bouillon.

3. Proposer une variété d’actions de sensibilisation

L’idéal, selon la responsable marketing, est de décliner une palette d’actions pour que chaque collaborateur puisse choisir celle qui lui parle le plus : « Certains vont être plus sensibles au témoignage d’un collaborateur qui explique comment l’endométriose ou le diabète a un impact sur son quotidien professionnel, d’autres préféreront participer à un serious game pour apprendre en s’amusant, d’autres encore poser leurs questions à un expert au cours d’un atelier ou d’un webinar. »

4. Ouvrir le dialogue pour accompagner vers une éventuelle RQTH

« Le fait de ne pas communiquer suffit à envoyer un mauvais signal : les salariés peuvent penser que leur entreprise n’est pas ouverte et s’auto-censurer. Le simple fait qu’un dirigeant annonce un partenariat avec une entreprise adaptée peut contribuer à ouvrir le dialogue et inciter certains collaborateurs à demander des informations sur la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH). » Parmi les autres moyens de prouver que l’entreprise prend en main le sujet : communiquer sur le fait que les RH ou les managers de proximité sont formés au handicap ou indiquer qui est le référent handicap de l’entreprise.

5. Bien s’entourer pour maximiser l’impact de ses actions

Enfin, lorsqu’on n’est pas spécialiste de la question et qu’on n’a que peu de temps à y dédier, il est confortable de pouvoir orienter ses collaborateurs vers des ressources : plaquettes d’informations, consultants spécialisés, plateformes d’accompagnement. « Les salariés apprécient de pouvoir s’adresser à un tiers qui garantit la confidentialité de l’échange et qui est spécialiste du sujet. Sur notre plateforme Mon référent handicap, on répond aux questions des salariés, on remet leur trouble ou leur maladie dans le contexte du travail. L’objectif étant de trouver les solutions les plus adaptées pour leur éviter de surcompenser et de mettre leur santé en danger », explique Fanny Bouillon.

Comment financer ces actions ?

Le plus souvent, le principal frein à la mise en place de ces dispositifs dans les PME est la crainte de coûts trop élevés. « Les entreprises assujetties à l’OETH ignorent parfois qu’elles peuvent déduire 10% du montant qu’elles devraient verser à l’Urssaf pour financer des actions de sensibilisation ou de formation au handicap ou bien des dispositifs d’aménagements à destination des travailleurs handicapés. Travailler avec des entreprises du secteur adapté permet aussi de réduire de 30% le montant de la facture. »

Bien s’équiper pour bien recruter