Faut-il payer pour trouver un job ?

BilletsAujourd’hui, plutôt que de se vendre, payer les internautes pour trouver un emploi pourrait bien devenir une tendance. Il faut monter une véritable stratégie marketing pour être recruté en somme. Mais créer son réseau et trouver des contacts professionnels demande de la patience. Certains réseaux sociaux l’ont bien compris en monétisant des services pour se démarquer auprès des chercheurs d’emploi. Du côté des candidats, d’autres ont trouvé la parade : proposer de l’argent ou un objet de valeur en échange d’un coup de pouce, voire d’un job. Mais faut-il vraiment en arriver là aujourd’hui pour trouver un emploi ? Et ces démarches sont-elles payantes ?

Un iPad contre un job

Le CV original n’est sans doute plus assez original. On connaissait la candidature accompagnée de petites douceurs pour susciter l’intérêt du recruteur : du chocolat, une galette des rois ou même du pâté… D’autres vont désormais plus loin, quitte à mettre franchement la main à la poche, un peu sur le principe des concours qui fleurissent partout sur la toile.
Ces derniers jours, deux candidats ont fait parler d’eux sur Twitter : le jeune belge de 26 ans Christopher Pierre, diplômé d’un Master en Relations Publiques, propose un iPhone 5 à celui ou celle qui lui trouvera un job. L’idée lui est venue grâce à Facebook. « Quand j’ai vu l’engouement qu’il pouvait y avoir pour les faux concours permettant de gagner 100 iPhones (…), je me suis dit qu’il y avait peut-être un coup à jouer ! » explique-t-il sur un site belge.

De l’argent contre un coup de main

D’autres ont tenté le coup avant lui. Ainsi en 2009, Olivier Jorge, étudiant en communication, proposait 1600€ à celui qui lui trouverait un contrat en alternance, soit deux mois du salaire d’un alternant. Dans une lettre publiée sur son profil Facebook, il expliquait : « Devant la difficulté à trouver une entreprise d’accueil, j’ai décidé d’utiliser la force de frappe de Facebook, Twitter et autres réseaux sociaux. (…) Afin de remercier la personne qui m’aura permis de décrocher un contrat en alternance je lui verserai alors une rétribution de 1600€. (…) Afin d’éviter toute controverse, je souhaite indiquer que l’idée n’est pas d’acheter un employeur mais de rétribuer pour son effort la personne qui aura déposé ma candidature sur le bureau d’un recruteur… ».
Idem pour Jean-Pierre Le Floch, directeur financier au chômage, qui en mars 2009 offrait à son futur employeur une « prime de 50.000 € » contre un poste. En fait, il s’agissait plutôt d’un bon de réduction de salaire. Ce Parisien de 51 ans très expérimenté, sans emploi malgré une quinzaine d’entretiens et l’envoi de 200 candidatures, proposait ainsi de baisser son futur salaire de 500€ par mois pour être embauché…
Si ces initiatives ont « buzzé » sur le coup, elles ont laissé perplexes bon nombre de recruteurs et de journalistes tant elles sont symptomatiques du malaise qui règne sur le marché de l’emploi.

Jusqu’où payer pour se démarquer ?

On peut comprendre la démarche des demandeurs d’emploi qui peinent à trouver un poste par les filières classiques. Des services payants existent depuis longtemps : on peut rémunérer un coach ou un expert pour travailler son CV ou sa présentation… En général, ils peuvent être pris en charge par le DIF ou sont assez peu onéreux (de 50 à 100€ la formation). Sur les réseaux sociaux, vous pouvez aussi accéder à des offres d’emploi ou contacter directement des recruteurs moyennant un abonnement.
LinkedIn va plus loin en proposant depuis 2010 « Job Seekers », une option payante pour apparaître en tête des recherches des recruteurs sur le réseau social. Selon le tarif allant de 14,95 €/mois à 35,95€/mois (moins cher si vous êtes abonné sur un an), l’application vous permet de contacter directement n’importe quel membre grâce aux InMails, de savoir qui a consulté votre profil, d’accéder à la communauté LinkedIn de recherche d’emploi, d’être contacté par les recruteurs ou encore passer en tête de la liste en tant que « candidat pressenti » (pour être en tête des candidats ayant postulé à une offre)…

Les démarches diffèrent mais que l’on fasse un CV original ou que l’on offre de l’argent ou un iPad, les résultats sont tout de même très aléatoires… Si des conseils ne vous suffisent pas, vous pouvez toujours lancer un concours-cadeaux et avoir ainsi votre quart d’heure de célébrité sur la toile. Mais une fois passé le buzz, le risque est de vous retrouver de nouveau seul face à votre recherche d’emploi. Certes votre communauté sera agrandie, mais ces nouveaux contacts, attirés par le gain ou au moins par l’originalité de votre démarche, n’auront rien à voir avec votre domaine d’activité. La pratique est donc à double tranchant.

(Crédit photo : Epictura)

Bien s’équiper pour bien recruter