Quels métiers et quelles régions recruteront le plus en 2030 ?
La Dares vient de publier un rapport sur les perspectives de recrutement, pour chaque région française, à l’horizon de 2030.
 
					
				
				
					Le dynamisme des régions françaises en matière d’emploi dépend à la fois des départs à la retraite et des créations nettes d’emploi. « Comme au niveau national, les départs en fin de carrière vont alimenter les besoins de recrutement bien plus fortement que les créations nettes d’emploi », sur la période 2019-2030, explique la Dares. « La répartition des seniors partant en retraite étant relativement homogène, c’est essentiellement les créations nettes d’emplois qui vont différencier les territoires en termes de dynamique de recrutement. »
Dans quelles régions embauchera-t-on le plus en 2030 ?
Le Sud et l’Ouest extrêmement dynamiques
La Corse, l’Occitanie et les Pays de la Loire, déjà extrêmement dynamiques en termes de création d’emploi au cours de la décennie passée, vont continuer de surperformer, avec +8% de croissance d’emploi prévu entre 2019 et 2030. Ces trois régions devraient concentrer 16% de l’emploi en 2030.
La Bretagne, la Nouvelle-Aquitaine, la Provence-Alpes-Côte d’Azur et l’Auvergne-Rhône-Alpes connaîtront également une belle dynamique, avec 5% de créations d’emploi, contre 3,6% au niveau national, entre 2019 et 2030. Un tiers des emplois devraient se concentrer dans ces régions de l’Ouest et du Sud-Est de la France dans sept ans.
Des activités en contraction dans la « diagonale du vide »
De son côté, la région Ile-de-France connaîtra une croissance en deçà de la moyenne nationale, avec 2,8% de croissance. Elle représentera, en 2030, 22% de l’emploi.
Les régions qui recruteront le moins seront celles du Nord-Est et du Centre de la France. Une tendance qui s’explique, en partie, par leur tissu économique, majoritairement composé d’activités en contraction (agriculture, industrie et administration).
Sur quels métiers se concentreront les besoins de recrutement ?
Les cadres
Parmi les métiers qui recruteront le plus en 2030, on retrouve les cadres de conception et de recherche (personnels d’études et de recherche, ingénieurs et cadres de l’industrie, cadres du BTP), des professions surreprésentées en Occitanie et en Auvergne-Rhône-Alpes.
La manutention
Les métiers de la manutention auront également le vent en poupe, pour accompagner l’essor du e-commerce. Ils se concentrent principalement en Centre-Val-de-Loire, Hauts-de-France, Normandie et Pays de la Loire.
La santé et l’aide à la personne
En raison du vieillissement de la population, les métiers de la santé (aide-soignant, infirmiers, professions paramédicales) et de l’aide à la personne (aides à domicile, assistant maternelle) embaucheront également massivement. Ces professionnels sont particulièrement présents sur le littoral, de la Normandie à la Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Les services de proximité
Le secteur des services de proximité aux particuliers devrait continuer à recruter des coiffeurs-esthéticiens et des employés de services, particulièrement dans les régions touristiques de PACA et de Corse. Ces régions vont également voir progresser leurs besoins de recrutement de vendeurs, caissiers et attachés commerciaux.
Les métiers en repli
« Les métiers de l’hôtellerie-restauration sont moins créateurs d’emplois en projection que par le passé, en raison de l’impact négatif du télétravail sur la fréquentation des hébergements et des restaurants », note la Dares. Seule profession dont l’emploi devrait progresser : les cuisiniers, particulièrement recherchés en Ile-de-France.
Dans l’ensemble, l’emploi dans le secteur agricole devrait décliner dans la plupart des régions française, à l’exception de l’Auvergne-Rhône-Alpes, de la Bourgogne-Franche-Comté et de la Corse. A noter, une particularité pour les maraîchers et viticulteurs, surreprésentés en Grand Est, Bourgogne-Franche-Comté, Nouvelle-Aquitaine et Occitanie, dont les perspectives d’emploi sont à la hausse.
Le nombre d’emplois dans le secteur de l’industrie suit également une trajectoire à la baisse dans la quasi-totalité des régions, mis à part en Auvergne-Rhône-Alpes et en Occitanie, où cette croissance est tirée par la locomotive de la construction aéronautique et spatiale. Quant à la Bretagne et aux Pays de la Loire, elles continueront d’embaucher pour leur industrie agroalimentaire, intensive en main-d’œuvre.
Où connaîtra-t-on le plus de difficultés de recrutement ?
D’après la Dares, c’est dans le Sud et L’Ouest que les tensions de recrutement seront les plus vives en 2030, en particulier en Pays de la Loire, en Nouvelle-Aquitaine et en Bretagne. « Ces trois régions sont à la fois agricoles et industrielles et les départs en fin de carrière devraient être très nombreux dans ces domaines professionnels, où les actifs en emploi sont plus âgés que la moyenne des métiers et les jeunes débutants moins présents », développe le rapport.
De plus, ces régions ne bénéficient pas d’un flux élevé de jeunes diplômés entrant sur le marché du travail. Ces actifs vivent, en effet, principalement en Ile-de-France, dans les Hauts-de-France et dans le Grand Est. En revanche, ces territoires peuvent compter sur l’attractivité de leur littoral, de leur climat et de leurs grandes métropoles pour attirer de nouveaux habitants. En Bretagne, en Corse, en Occitanie, en Nouvelle-Aquitaine et en Pays de la Loire, ces travailleurs venant d’autres régions contribueraient à 4 à 6% de l’emploi.
Pour certains métiers, tels que les conducteurs de véhicules, les cadres de services administratifs et financiers, les cadres commerciaux, les employés de maison et les aides à domicile, les difficultés de recrutement tendent à s’accroître d’ici 2030, et ce, dans toutes les régions.
