A quoi ressemblera le travail dans 20 ans ?

5 facteurs déterminants
Pour arriver à établir deux scénarios plausibles, le CAS est parti de 5 questions : pourquoi travaille-t-on ? Pour qui travaille-t-on ? Comment ? Où ? Et quand ? La motivation au travail, les relations d’emploi et hiérarchiques, l’organisation du travail, l’espace de travail et les temporalités relatives au travail sont autant de modalités qui vont être encore amenées à évoluer d’ici une vingtaine d’années.
Le revenu, l’épanouissement personnel et l’intégration sociale resteront les facteurs déterminants de l’investissement des salariés. Côté formes de travail, le salariat restera prédominant même si d’autres types se développent (portage, multi-employeurs, franchise…). D’ici 2030, les modes d’organisation devraient poursuivre leur diversification. Le nomadisme devrait augmenter et si aucun grand changement n’est attendu, les entreprises du futur seront plus petites et plus agréables.
2 scénarios possibles

Le second scénario envisagé par le CAS est un rééquilibrage et un volontarisme des acteurs, soit « l’avènement de nouveaux équilibres favorables à une moindre pression sur le travail et l’emploi ». L’après-crise a amené les entreprises à imposer des normes de sécurité minimales, favorisant par là même la protection des travailleurs. Le capital humain est de plus en plus pris en compte et les entreprises l’ont compris en investissant de plus en plus dans la formation et la sécurisation des parcours professionnels de leurs salariés.
Des propositions pour l’avenir
Répondre à l’enjeu d’avenir qu’est la compétitivité tout en renforçant la cohésion sociale, voilà l’objectif. Pour cela, le CAS fait 4 préconisations à l’Etat :
- 1. Se doter d’un panel d’outils de gestion des chocs conjoncturels, pour éviter de reproduire un scénario comme celui de la crise de 2009.
- 2. Passer à une politique plus axée sur l’adéquation entre l’offre et la demande sur le marché du travail.
- 3. Mettre en place un « compte individuel social » de droits portables, mesure phare du rapport, de façon progressive et après négociation, à partir du couplage Compte Epargne-Temps (CET)/DIF. Ceci permettrait de faciliter la mobilité professionnelle et l’employabilité des salariés.
- 4. Enfin le CAS suggère de développer la responsabilité sociale de l’entreprise (RSE), un label RSE en quelques sortes. En d’autres termes, il s’agit de mettre ne place des politiques transversales permettant de favoriser la qualité du travail et limiter les risques psychosociaux, le mal-être au travail, les TMS…
Toutefois, la création d’un compte individuel social risque d’être très difficile en pratique, notamment en matière de financement. Le DIF représentant à lui-seul plusieurs milliards d’euros.
Des travailleurs plus nomades, ayant soif d’indépendance, des entreprises plus à l’écoute, mieux équipées en TIC, un meilleur équilibre global… Dans son rapport, le CAS confirme des tendances déjà engagées depuis quelques années qui ne demandent qu’à être développées. Reste à savoir si ses préconisations seront prises en compte. Car si les salariés deviennent de plus en plus mobiles et adaptables, reste aux entreprises de travailler à les retenir et s’adapter à leurs attentes.
Etude du Centre d’Analyse Stratégique : « Le travail et l’emploi dans vingt ans : 5 questions, 2 scénarios, 4 propositions » (Note de synthèse 231 – Juillet 2011).