Le revenu de base, bientôt une réalité dans 18 départements ?
Le plus souvent, ce qui coince c’est l’attribution de ce revenu : doit-il vraiment être universel et être versé sans contrepartie ? C’est le modèle dit des « surfeurs de Malibu ». Ont-ils le droit de percevoir un revenu sans être productif ? Son montant aussi pose problème : est-il juste qu’un jeune parisien célibataire touche la même somme qu’une famille dans le Larzac ?
En France, on en est où ?
Dans le cadre de son plan pauvreté, Emmanuel Macron a dévoilé en septembre dernier sa mesure phare : « le revenu universel d’activité ». Comme son nom l’indique, ce revenu n’a rien d’universel mais se limitera à une fusion d’aides existantes : le revenue de solidarité active (RSA), l’aide au logement (APL) et la prime pour l’activité.
La proposition déposée par les départements socialistes va au-delà de ce qui s’apparente à une simplification administrative. En principe, il s’agira d’une aide sociale comprise entre 550 et 740 euros et limités aux revenus inférieurs à 1 600 euros. En cas d’adoption, le test durerait trois ans pour un coût estimé à 18 millions d’euros. A ces débuts, il pourrait concerner 60.000 bénéficiaires. Ce revenu de base est « un pacte social qui pourrait améliorer la vie de tous, à commencer par celle des travailleurs », et il constituerait « un nouveau pilier de notre sécurité sociale », ont déclaré les deux présidents des groupes socialistes de l’Assemblée Nationale et du Sénat.
Si ce texte passe, ce serait une première vraie expérimentation en France. Pour l’heure, il est est déjà possible de tenter sa chance auprès de l’association Mon revenu de base (MRDB). Présenté sur son site Internet comme un « un projet d’étude citoyen », l’association reverse à des personnes tirées au sort la somme de 1.000 pendant 12 mois, soit 12.000 euros au total. Cette somme est collectée via une campagne de crowdfunding et ensuite reversé à un bénéficiaire tiré au sort. Le but : « estimer le potentiel de cet outil dans la lutte contre les inégalités ». Comme nous l’expliquait Virginie Codina, membre de l’association : « Rares sont les personnes à répondre qu’elles en profiteront pour ne rien faire. Au contraire, elles estiment que ces 1000 € seront utilisés pour payer les études de leurs enfants, améliorer leurs conditions de vie, lancer un projet professionnel… » Et vous, que feriez-vous avec 1 000 euros par mois ?