Le microcrédit renforcé en 2010
Mi-mars, la Ministre de l’économie Christine Lagarde rendait public le rapport sur le microcrédit personnel et professionnel de l’Inspection Générale des Finances. En France, son bilan est encourageant. Pourtant, le déficit de connaissance sur le microcrédit freine son développement, alors qu’il constitue un véritable levier pour la reprise économique. Mais pour continuer à obtenir de bons résultats et développer encore la création d’entreprise, plusieurs points stratégiques restent à améliorer selon le rapport de l’IGF.
Un secteur en plein boom
Une progression de 64% entre 2006 et 2008 avec 48.000 emplois maintenus ou créés, 100.000 demandes en attente… Ces dernières années, le microcrédit a permis à « l’entrepreneuriat populaire » de faire un bond considérable, en particulier depuis la crise. Ce prêt inférieur à 25.000 euros, dont nous vous avions déjà parlé en juin 2009 à l’occasion de la Semaine du Microcrédit, est accordé par des organismes spécialisés et/ou associatifs tels que l’Adie, France Microcrédit, ou France Initiative. Il s’adresse à des publics en difficulté comme les demandeurs d’emploi ou les bénéficiaires de minima sociaux qui souhaitent créer une TPE (Très Petite Entreprise). Le dispositif comprend, en plus du prêt, un accompagnement à la création d’entreprise pour son bénéficiaire.
Les lacunes du dispositif
Toutefois, selon le rapport de l’IGF, le microcrédit a ses limites. Il n’existe aucune définition juridique ou légale du microcrédit. L’offre de soutien demeure peu lisible vu son foisonnement et chaque acteur du microcrédit propose un modèle économique différent, d’où un certain flou pour les personnes en recherche de financement. Un autre crédit, le « microcrédit personnel » consenti aux personnes défavorisées pour les aider à se maintenir en situation d’employabilité, reste assez méconnu (jusqu’à 4000 euros). Le rapport de l’IGF rappelle tout de même que malgré la faible ampleur du dispositif, l’utilité du microcrédit ne doit aucunement être remise en cause, bien au contraire.
Quatre axes d’amélioration annoncés
Le 14 mars dernier, la Ministre de l’économie Christine Lagarde annonçait quatre grandes mesures pour améliorer le système : autoriser les particuliers qui le souhaitent à financer l’activité des associations de microcrédit via des plateformes internet notamment ; renforcer l’efficacité des dispositifs publics d’appui ; informer le public sur l’effort des banques sur ce type de crédit ; et proposer un cadre statistique pour les activités de microcrédit en France.
Mais la généralisation du microcrédit voulue par le gouvernement n’est pas sans risque estime Gérard Cazabat, enseignant-chercheur en management entrepreneurial à EDC Paris. Pour lui, « les organismes pourvoyeurs de microcrédit doivent se limiter au financement dans l’urgence de business models simples. Ils ne doivent pas s’industrialiser, ni devenir des banques classiques, au risque de perdre leur rôle social. Des créateurs d’entreprise financés par microcrédit sans l’accompagnement indispensable pourraient se retrouver dans des situations catastrophiques de surendettement. » D’où l’intérêt pour les demandeurs de bien choisir l’organisme qui les accompagnera dans leurs démarches…
Consulter le rapport ici
- A noter que le site Adie Connect propose également une boite à outils (modèles de lettres, fiches pratiques…) aux futurs micro-entrepreneurs.