Les auto-entrepreneurs, pigeons de l’Etat ?

Les plus farouches opposants à cette modification de leur fiscalité ont même choisi de remplacer la photo de leur avatar par celle d’un pigeon et postent des commentaires assassins ou inquiets. « Des pigeons qui ne veulent pas de blé, juste survivre », écrit par exemple FranceLibre ou encore : « ce matin à Rungis, le cours du pigeons a chuté », s’alarme Vincent Leroux… Complainte poujadiste alors que ce statut était décrié comme « une concurrence déloyale » avec les artisans depuis sa création en 2009 ? Du côté du gouvernement qui lance aujourd’hui un audit sur ce régime, on parler plutôt « d’équité ». D’ailleurs, les avantages fiscaux et les démarches simplifiées propres aux auto-entrepreneurs sont inchangés.
Dans le détail, les cotisations progresseront « de 2 à 3 points selon le statut » et « pour les activités de vente, le taux de cotisation d’un autoentrepreneur passera de 12 % à 14 %, de 18,3 % à 21,3 % pour une activité libérale et de 21,3 % à 24,6 % pour les activités de service et artisanales », selon Les Echos. Illégitime ? Pas forcément alors que les indépendants vont également subir des hausses de prélèvements avec « les déplafonnements de cotisations maladie, cotisations retraite, etc », poursuit le quotidien économique. Dans tous les cas, si un AE gagne zéro, il continuera de payer zéro…
Dans 90% des cas, le Smic salaire des AE

« Participer à l’effort demandé à l’ensemble du pays »
D’autres spécificités pourraient expliquer le mécontentement des AE, comme le fait qu’un tiers d’entre eux sont d’anciens chômeurs ou encore parce que l’auto-entreprenariat constitue un complément de revenu pour 90% des fonctionnaires qui ont choisi de créer leur entreprise. Mais si vendredi dernier la Fédération des auto-entrepreneurs criait à la « mort » du statut, le président de l’Union des auto-entrepreneurs s’est voulu plus optimiste. Pour son président, François Hurel, il est nécessaire de « regarder plus attentivement le projet. Mais il n’est pas illogique qu’on demande aux auto-entrepreneurs de participer à l’effort demandé à l’ensemble du pays. Si on leur demande un effort, c’est qu’on les reconnaît ». Une « reconnaissance » d’ailleurs annoncé par l’actuel président de la République. Lors de la campagne présidentielle, il avait en effet dit vouloir corriger certaines « dérives » propres à ce statut.