Indemnisation des arrêts maladie : ce qui a changé au 1er avril 2025
Un décret publié le 21 février abaisse le plafond des indemnités journalières versées en cas d’arrêt maladie, ce qui impacte les salariés mais aussi les entreprises.

Les arrêts maladie vont coûter plus cher aux salariés mais aussi aux entreprises. Quelques jours après l’adoption du budget de la Sécurité sociale pour 2025, un décret publié le 21 février au Journal officiel abaisse le plafond des indemnités journalières versées en cas d’arrêt maladie à partir du 1er avril 2025.
Une douzaine d’euros de moins par jour
Pour les salariés du privé, en cas d’arrêt maladie, l’assurance maladie leur verse une indemnité correspondant à 50% de leur rémunération quotidienne, dans la limite de 1,8 Smic. Ce plafond est abaissé à 1,4 Smic, ce qui représente une douzaine d’euros de moins par jour (41,47 euros brut par jour, contre 53,31 euros brut jusque-là). L’Assurance maladie pourrait ainsi économiser 400 millions d’euros par an. Une mesure, en projet depuis plusieurs mois, qui n’est pas sans conséquence pour les entreprises.
Les fonctionnaires sont également concernés par ce tour de vis. Depuis le 1er mars, ils ne touchent plus 100% de leur rémunération durant les trois premiers mois de leur arrêt maladie, mais 90%.
Pour rappel, les indemnités journalières en cas d’arrêt maladie sont versées après un délai de carence. Dans le secteur privé, celui-ci est de trois jours, sauf pour des cas bien particuliers comme un arrêt de travail lié à un accident du travail ou à une maladie professionnelle, ou un congé maternité, paternité ou d’adoption. Dans la fonction publique, le délai de carence est d’un jour.
Une augmentation des indemnités versées par l’entreprise
Pour les salariés qui ont plus d’un an d’ancienneté, l’employeur est tenu de verser, après un délai de carence de 7 jours, des indemnités complémentaires permettant de garantir un maintien du salaire à hauteur de 90% au moins. Une baisse du plafond des indemnités journalières entraîne donc mécaniquement une augmentation des indemnités complémentaires versées par l’entreprise.
Pour justifier l’abaissement de ce plafond, le gouvernement avance l’augmentation « très forte » des sommes versées dans le cadre des indemnités journalières, qui se chiffreraient à plus de 17 milliards d’euros fin 2024. Selon le ministère du Travail, « une réflexion plus globale sur les causes d’une telle évolution et sur les solutions permettant de prévenir le recours aux arrêts maladie » doit être lancée en parallèle.
Le Centre technique des institutions de prévoyance (CTIP) a d’ores et déjà réagi, refusant « que les salariés et les entreprises subissent une nouvelle ponction de 800 millions d’euros alors que rien ne le justifie et qu’aucune concertation n’a été menée ». Selon l’organisme chargé de représenter les institutions de prévoyance, « cette mesure, qui n’apporte aucune réponse à l’augmentation des arrêts de travail, impacterait directement les employeurs qui ont l’obligation de maintenir le salaire de leurs collaborateurs présents depuis plus d’un an dans l’entreprise ».