Comment atténuer les effets de l’IA générative sur la suppression des emplois ?

Le FMI formule une série de recommandations, à base de politique fiscale et de protection sociale des travailleurs.

Le FMI en appelle les Etats à leur responsabilité en matière de politique publique pour accompagner l'essor de l'IA dans le monde du travail.
Le FMI en appelle les Etats à leur responsabilité en matière de politique publique pour accompagner l'essor de l'IA dans le monde du travail. © Kristina Blokhin/stock adobe.com

Début 2024, le Fonds Monétaire International avait estimé à 60% le nombre d’emplois potentiellement impactés par le développement de l’intelligence artificielle générative dans les économies avancées (et à 40% dans les pays émergents).

Dans une nouvelle étude, publiée le 20 juin, l’institution se penche sur les meilleures politiques publiques à adopter pour limiter les conséquences du développement de cette technologie sur les suppressions d’emplois et l’accroissement des inégalités.

Certes, l’IA générative présente des atouts considérables en termes de gain de productivité et d’amélioration des prestations de services publics, soulignent les auteurs. Mais elle génère aussi son lot d’inquiétudes sur fond d’incertitudes. Pour pouvoir s’adapter au monde du travail de demain et limiter les impacts négatifs de l’IA sur les travailleurs, le FMI émet plusieurs recommandations.

Des indemnités chômage plus généreuses

« Les enseignements tirés des précédentes vagues d’automatisation ainsi que les modélisations du FMI donnent à penser qu’une assurance chômage plus généreuse pourrait amortir l’impact négatif de l’IA sur les travailleurs en permettant à ceux qui ont perdu leur emploi de trouver des postes correspondant mieux à leurs capacités », expliquent les experts.

Une fiscalité redistributive

En complément, l’institution suggère d’augmenter les impôts sur les revenus du capital en vue de compenser une hausse des inégalités de richesse. Ces recettes supplémentaires permettraient de financer les systèmes de protection sociale à destination des travailleurs ayant perdu leur emploi, du fait de la concurrence de l’IA.

En revanche, les chercheurs ne sont pas en faveur d’une taxation de l’IA en elle-même, qui, selon leurs projections, « réduirait la vitesse de l’investissement et de l’innovation, ce qui freinerait les gains de productivité ».

Des programmes ambitieux de formation

Enfin, le FMI recommande d’investir massivement pour former les actifs « aux emplois de l’ère de l’IA ». Notamment en mettant l’accent sur la formation continue tout au long de la carrière et en facilitant les reconversions professionnelles vers les métiers d’avenir.

Bien s’équiper pour bien recruter