La gentillesse ne paie pas en entreprise
Vous l’avez sans doute remarqué au cours de votre carrière, être trop gentil n’est pas forcément un gage de promotion. Le monde de l’entreprise n’est pas complètement une jungle où seuls les plus méchants survivent, mais on peut se demander si la gentillesse est une qualité professionnelle utile pour progresser jusqu’au sommet de la chaîne alimentaire. Une enquête américaine, relayée par Le Figaro, a en effet démontré que les employés amicaux n’ont pas toujours la reconnaissance qu’ils méritent. Ils sont aussi moins bien payés que leurs odieux collègues…
« Les types sympas finissent en dernier »
Dans le monde du travail, contrairement à ce qui se passe dans les films américains, ce ne sont pas toujours les gentils qui gagnent à la fin ! Pas de happy end au boulot, ce qui semble confirmer l’adage popularisé par le joueur de baseball Leo Durocher selon lequel « les types sympas finissent en dernier » (« Nice guys finish last » en anglais dans le texte). C’est d’ailleurs le titre de l’étude menée conjointement par les Universités de Cornell, de Western Ontario et de Notre Dame et publiée en 2012 dans le Journal of personality and social psychology.
Les hommes désagréables sont mieux payés
La première constatation des chercheurs est surprenante : la gentillesse joue différemment sur la carrière en fonction du sexe. Ainsi, les hommes désagréables gagneraient en moyenne 18,31% de plus que leurs gentils collègues masculins, alors que les chez les femmes la différence de rémunération n’est que de 5,47% en faveur des méchantes.
La différence entre hommes et femmes serait liée à des comportements conformes (ou pas) à des genres sociaux. Inconsciemment, les femmes se doivent d’être agréables et sympas alors qu’on attend des hommes autre chose. Etre méchant et agressif serait une attitude plus conforme à la norme masculine, d’où la différence de salaire. L’autre explication serait liée au caractère des méchants : lors d’une revalorisation salariale, ils se montreraient plus pugnaces et ne lâcheraient pas facilement le morceau. D’où un meilleur niveau de salaire obtenu suite à d’âpres négociations dont les gentils préfèrent se passer.
Les méchants ont plus de chances d’être promus
Mais ce n’est pas tout, le plus étonnant c’est qu’on recommande plus facilement des personnes méchantes pour des postes à responsabilités (une confirmation du Principe de Peter ?). Un collègue aimable et coopératif aurait moins de chances d’obtenir une promotion sociale, même s’il est compétent. Là encore cela joue plus en faveur des hommes et accentue l’écart salarial entre les méchants qui grimpent dans la hiérarchie, quand les bons camarades ont plus tendance à stagner.