Le 100% télétravail en net repli aux États-Unis

Après avoir explosé pendant et après la crise sanitaire, le nombre d’offres d’emploi en full remote est en repli aux États-Unis.

Le full remote a concerné jusqu'à 18% des offres d'emploi en 2022.
Le full remote a concerné jusqu'à 18% des offres d'emploi en 2022. © eyetronic/stock adobe.com

Aux États-Unis, le phénomène de retour au bureau se couple à un recul massif du full remote. Mi-mars 2022, les offres d’emploi en 100% télétravail représentaient 18% de la totalité des postes à pourvoir (contre 3 à 4% avant 2020), constate James Neave, Head of Data Science chez Adzuna, un métamoteur de recherche d’emploi. En 2023, à peine 10% des offres concernent des postes en full remote.

Comment expliquer une telle baisse ? Pour Lauren Hasson, Senior vice-présidente chez JLL, interviewée par SHRM, si les entreprises font machine arrière, c’est avant tout par crainte de créer des inégalités entre les télétravailleurs à temps plein et ceux qui viennent travailler sur site au moins quelques jours par semaine, notamment en termes d’opportunités professionnelles ou d’accès aux formations.

La Gen Z boude le full remote

James Neave constate également que les jeunes générations arrivant sur le marché du travail sont plus soucieuses de venir travailler au bureau, pour étoffer leur réseau professionnel et acquérir de nouvelles compétences. En revanche, les baby-boomers apparaissent plus attachés au télétravail, notamment pour des raisons d’organisation familiale.

Outre-Atlantique, de récentes études ont fait valoir que le full remote faisait chuter la productivité des salariés. D’après une étude réalisée par le professeur Nicholas Bloom de la Stanford University : la productivité moyenne serait en baisse de 10 à 20%. D’après les chercheurs de l’OCDE, la formule garantissant une productivité maximale serait d’un à deux jours de télétravail par semaine, d’où l’attrait des employeurs pour une organisation hybride du travail.

Selon les experts cités par SHRM, le nombre d’offres en 100% remote, sur le marché américain, devrait encore décroître en 2024. « Le pourcentage devrait se stabiliser quelque part entre 5 et 8% des offres », estime James Neave.

Le 100% télétravail : un phénomène marginal en France

Qu’en est-il en France ? La situation est loin d’être comparable : si l’on se réfère à l’enquête Slack/Opinionway, réalisée entre le 23 octobre et le 2 novembre, seules 4% des personnes interrogées sont à 100% en télétravail. La France reste l’un des pays au monde les plus attachés au présentiel, rappelle une étude Ernst and Young Reimagined d’octobre 2023.

Mais, pas question pour autant d’abandonner purement et simplement le télétravail dans l’Hexagone, comme pouvaient le laisser entendre certains PDG français interrogés il y a quelques mois dans le cadre de l’enquête « 2023 CEO Outlook » de KPMG.

Selon l’étude Slack/Opinionway, 93% des salariés français désirent encore se rendre au bureau au moins un jour par semaine. Mais 62% de l’échantillon souhaite continuer à travailler à distance au moins la moitié de la semaine. Les employeurs français devraient donc continuer à privilégier le format hybride alors que l’heure arrive, pour bon nombre d’entre eux, de renégocier leurs chartes de télétravail.

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