Fuite des cerveaux français vers les Etats-Unis

Le « brain drain », la fuite des cerveaux français vers les Etats-Unis, n’est pas un phénomène nouveau. Mais il s’est accéléré ces dernières années. Il faut dire que le système universitaire américain est l’un des meilleurs du monde. Il attire désormais les meilleurs chercheurs et universitaires français.

Enquête institut montaigne

Partis pour de bon ?
Selon l’Institut Montaigne qui vient de publier une enquête sur ces expatriés, la fuite des cerveaux est particulièrement sensible dans certaines disciplines et pénalise la performance scientifique de la France. Ainsi, pour des disciplines comme la biologie ou l’économie près de 40% des meilleurs chercheurs français ont décidé de partir de l’autre côté de l’Atlantique. Mais quelles sont les raisons qui poussent les universitaires français à s’expatrier et comment faire pour les retenir ?

Dans cette grande enquête intitulée « Gone for good ? Partis pour de bon ? », l’Institut Montaigne tente d’expliquer les motivations de la diaspora française et d’identifier cette population encore mal connue. Une étude qui pose aussi la question de la place de la recherche fondamentale dans notre société.

« Une société ouverte aux talents »
Principal point intéressant de cette étude (à consulter ici), les témoignages d’expatriés sur la recherche aux Etats-Unis qui confirment la vision d’une « société ouverte aux talents ». Ce qui est loin d’être le cas en France où « moins d’un jeune chercheur étranger sur quatre est satisfait de l’accueil administratif en France ».

Aux Etats-Unis, les chercheurs et doctorants sont également beaucoup plus facilement intégrés à l’activité économique dans des secteurs variés et participent de près à l’élaboration des politiques publiques. Mais ce qui attire surtout les jeunes chercheurs, ce sont les rémunérations bien plus élevées qu’en France (à relativiser un peu compte-tenu du coût des études universitaires aux USA).

12 propositions
Mais attention, la situation des chercheurs expatriés outre-Atlantique n’est pas forcément idyllique, c’est ce que rappelle l’Institut Montaigne dans un chapitre consacré aux effets pervers du système universitaire américain : une pression productiviste très prononcée, une tendance à l’américano-centrisme et de faibles possibilités pour les femmes de faire carrière… Le tableau n’est pas toujours rose.
A la suite à ce tour d’horizon très complet, l’Institut Montaigne formule enfin une 12 propositions « pour renforcer la compétitivité ainsi que l’attractivité de l’enseignement supérieur français ». Limiter le brain drain et lever les obstacles au retour en France est un en effet un enjeu capital pour rééquilibrer la circulation des cerveaux. Car pour l’instant en France, comme dans d’autres domaines, le déficit se creuse.

Pour en savoir plus sur cette étude voir le site de l’Institut Montaigne.

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Bien s’équiper pour bien recruter