Fidélisation des nouveaux salariés : connaissez-vous cette règle utilisée par les employeurs américains ?

Les trois premiers mois de présence dans une entreprise sont ceux durant lesquels les liens entre l’employé et l’entreprise se tissent et se consolident.

Les 90 premiers jours dans une entreprise sont clés pour fidéliser vos collaborateurs.
Les 90 premiers jours dans une entreprise sont clés pour fidéliser vos collaborateurs. © Vadym/stock adobe.com

Un délai : 90 jours. Un objectif : convaincre vos nouvelles recrues de s’impliquer durablement dans la vie de l’entreprise. Le défi vous semble à votre portée ? Cette règle est suivie par de nombreuses entreprises américaines pour éviter que leurs talents ne les quittent au bout de quelques jours ou mois après avoir franchi leur porte.

De nombreux départs prématurés

Au pays de l’oncle Sam, où le taux de chômage est extrêmement bas (3,5% en septembre 2022), la guerre des talents est particulièrement féroce et les salariés n’ont aucun scrupule à changer d’employeur du jour au lendemain, s’ils ne sont pas satisfaits par leur situation actuelle.

Une enquête récente de la plate-forme de recrutement Employ Inc révèle qu’un tiers des personnes à la recherche d’un emploi pourraient facilement quitter leur poste sans projet précis pour la suite. Et 30 % reconnaissent avoir abandonné leur nouvelle entreprise dans les quatre-vingt-dix premiers jours.

Les causes à ces départs prématurés sont multiples : un environnement stressant, des collègues antipathiques, un management toxique, un manque de respect, des tâches peu stimulantes, un rythme de travail trop soutenu…

Trois mois déterminants

Pourquoi ces trois mois sont-ils particulièrement décisifs ? « On s’est d’abord focalisés sur les statistiques des quatre-vingt-dix jours dans le secteur du commerce, explique Mercy Noah, la vice-présidente du capital humain chez le développeur de plates-formes vidéo Qumu Corporation, interviewée par une correspondante du Monde. C’est un secteur qui connaît un turnover de 300 % par an. On s’est aperçu qu’il y avait une forte corrélation entre ces premiers mois et les chances de garder un employé. Si celui-ci s’accroche pendant quatre-vingt-dix jours, il aura tendance à rester au moins un an, voire plus. »

Cette règle fructueuse des 90 jours a été ensuite dupliquée dans d’autres secteurs d’activité. De nombreuses entreprises, à l’image de Meta, Netflix ou Amazon ont revu leur parcours d’onboarding pour limiter ces départs précoces.

Un onboarding 5 étoiles

L’expérience vous tente ? Voici à quoi prêter attention durant ces 90 jours d’intégration :

  • Soigner le préboarding : « Dès que l’offre d’emploi est acceptée, nous envoyons une lettre expliquant le salaire, les avantages sociaux et qui sera le chef de service », illustre Annette Reavis, la cheffe du personnel de la plate-forme de travail Envoy, dans les colonnes du Monde. Cette lettre peut se doubler de l’envoi d’un kit de bienvenue et d’un mail contenant des informations clés pour le jour J (horaires, accès en transports…)
  • Anticiper pour que tout soit prêt le jour J : documents administratifs, poste de travail, matériel, identifiants, badges…
  • Laisser au collaborateur le temps de s’imprégner de la culture d’entreprise, à travers des points RH, des échanges avec son manager et avec ses collègues, la rencontre des autres équipes, des moments de convivialité.
  • Recueillir le feedback des nouveaux salariés sur leurs premiers pas dans l’entreprise : au bout de quelques jours, puis d’un mois, organisez un temps de dialogue pour que la nouvelle recrue vous fasse part de son ressenti, des points positifs, de ses doutes éventuels, de ses souhaits d’amélioration.
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Bien s’équiper pour bien recruter