Quels sont les métiers RH les plus exposés à l’IA générative ?
Une étude de l’Organisation internationale du travail passe au crible plus de 430 métiers et les classe en six catégories selon leur risque d’automatisation par l’IA.

Un travailleur sur quatre dans le monde exerce un métier exposé à l’IA générative. C’est la conclusion d’une étude* que vient de publier l’Organisation internationale du travail, en collaboration avec l’Institut national de recherche de Pologne (NASK). Le risque d’automatisation par l’IA est encore plus élevé dans les pays à revenu élevé : 34% des travailleurs dans ces pays sont exposés, contre 11% dans les pays à faible revenu.
Pour l’occasion, l’OIT a passé au crible plus de 430 métiers et les a classés en six catégories selon leur degré d’exposition à l’IA générative : du niveau 1 (faible exposition) au niveau 4 (métiers avec la plus grande part de tâches exposées à une automatisation potentielle par l’IA générative), en plus des catégories « métiers faiblement exposés » et « pas exposés ».
Les fonctions RH à des niveaux variés
Où se situent les services RH et recrutement dans cette exposition au risque ? Même si ce ne sont pas les plus exposés, certains métiers qui dépendent généralement des RH peuvent être plus fortement impactés.
Les managers RH : exposition faible
Le métier de manager RH fait partie de ceux que l’étude de l’OIT classe comme « faiblement exposé » à l’IA générative. Sont classés dans cette catégorie les métiers « où une certaine interaction avec l’IA générative peut avoir lieu, mais sans modifier de manière significative la nature de ces rôles », indique l’étude. Dans le cas des managers RH, l’aspect humain du métier les prémunit donc contre l’automatisation.
Les chargés de formation et du développement des compétences : niveau 2
Sans être un métier faiblement exposé comme les managers RH, les chargés de formation et du développement des compétences sont classés dans le niveau 2 en termes d’exposition à l’IA générative. Il s’agit là d’ «emplois avec une exposition modérée à l’IA générative et un mélange de tâches très exposées et d’autres peu exposées, entraînant des impacts », indique l’OIT dans son étude.
Les comptables : niveau 3
Le métier de comptable, sans être au niveau maximum d’exposition, pourrait dans le futur être fortement impacté par l’IA générative, voire même automatisé pour partie. En le classant au niveau 3, l’OIT estime que le métier de comptable fait partie de ceux « où une part importante des tâches est constamment exposée à l’IA générative, ce qui indique des risques croissants d’automatisation et nécessite des stratégies d’adaptation pour les travailleurs ».
Les agents de paie et les employés de la comptabilité : niveau 4
Parmi les métiers qui sont souvent rattachés aux services RH, les agents de paie et les employés de comptabilité sont les plus menacés par l’IA générative. En effet, pour ces métiers classés au niveau 4, l’OIT y voit des fonctions « avec la plus grande part des tâches exposées à une automatisation potentielle par l’IA générative, avec une exposition très constante à travers les différentes tâches ». C’est donc là que les risques d’automatisations sont les plus grands.
Les femmes davantage menacées par l’IA générative
Autre enseignement de l’étude de l’OIT, les femmes sont davantage menacées que les hommes par l’IA générative. De part les métiers qu’elles occupent de façon plus importante, elles sont en effet plus exposées.
Ainsi, dans les pays à revenu élevé, 9,6% des femmes qui travaillent occupent des métiers classés au niveau 4, avec le risque le plus grand d’automatisation. Chez les hommes, cette proportion n’est plus que de 3,5%.
*étude « Generative AI and Jobs. A refined global index of occupational expose », réalisée par l’Organisation internationale du travail, en collaboration avec l’Institut national de recherche de Pologne (NASK), publiée en mai 2025.