Les salariés français sont les moins engagés d’Europe

Parmi 38 pays européens étudiés par l’institut Gallup, seule la Croatie fait moins bien en termes d’engagement des salariés au travail.

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Seuls 8% des salariés français sont engagés dans leur travail, selon une étude Gallup. © Pathdoc / Stock.adobe.com

Mais que se passe-t-il donc en France ? Selon la dernière étude State of the Global Workplace 2025*, que vient de publier l’institut Gallup, les salariés français sont à la traine en termes d’engagement au travail, vraiment à la traîne. Parmi les 38 pays européens étudiés, la France se classe en avant-dernière position, à égalité avec la Suisse. Seuls 8% des salariés français sont engagés dans leur travail, loin derrière les pays qui sont en tête de ce classement, à savoir la Roumanie (35% de salariés engagés), l’Albanie (29%), le Kosovo (25%), la Suède (24%) et l’Islande (24%). Seule la Croatie fait moins bien que nous, avec 7% de salariés engagés.

Stress, colère et solitude

En cause ? Le stress quotidien, un sentiment de colère, de tristesse et même de solitude chez de nombreux salariés français. Sur le critère du stress quotidien, 38% d’entre eux disent avoir été stressés la veille, ce qui place la France au 19e rang des pays européens les plus stressés. En haut du classement sur ce critère, Chypre (65% de salariés stressés pour la partie turque au nord, 56% pour la partie grecque), la Grèce (59%) et Malte (58%). Les salariés les moins stressés d’Europe vivent au Danemark (21%), en Pologne (23%) et en Lituanie (24%).

Sur le critère du sentiment de colère, 19% des salariés français déclarent l’avoir ressenti le jour précédent l’enquête, ce qui positionne la France au 9e rang. Les salariés européens les plus en colère sont en Chypre du Nord (49%), au Monténégro (27%) et en Slovaquie (24%). A l’inverse, les salariés n’ont pas du tout ce sentiment de colère en Finlande (6%), aux Pays-Bas (7%) et en Estonie (8%).

L’étude de Gallup s’intéresse également au sentiment de tristesse, qui concerne 18% des salariés français, ce qui positionne la France au 13e rang européen. Les travailleurs français sont davantage concernés encore sur le critère de la solitude puisque 17% des salariés disent avoir éprouvé ce sentiment la veille de l’étude, faisant de la France le 7e pays européen où les travailleurs se sentent les plus seuls.

Pour autant, bien qu’ils soient stressés, en colère ou qu’ils se sentent seuls, les salariés français ne souhaitent pas particulièrement quitter leur travail, et même moins que la moyenne européenne. 29% d’entre eux cherchent activement un nouveau travail ou regardent les opportunités qui existent, ce qui place la France au 26e rang européen. A l’inverse, bien qu’elle soit parmi les pays où les salariés se sentent les moins stressés ou les moins seuls, la Finlande est le pays où les salariés veulent le plus changer de travail (40%).

L’engagement des salariés en recul au niveau mondial

Au niveau mondial, l’engagement des salariés a reculé en 2024, passant de 23% à 21%. C’est seulement la deuxième fois en 12 ans que cet indicateur est en recul, après la baisse enregistrée en 2020 consécutivement à la crise sanitaire.

En cause selon Gallup, la diminution de l’engagement des managers, passé de 30% à 27% en un an. « Deux types de managers sont particulièrement concernés par ce recul : les managers de moins de 35 ans, dont l’engagement a chuté de 5 points, et les managers femmes, dont l’engagement a reculé de 7 points en un an », indique l’étude. Si l’engagement des non-managers est stable à 18%, cette tendance sur les managers pourrait à terme avoir des conséquences sur la motivation de leurs équipes, et in fine sur la productivité, souligne Gallup.

*étude State of the Global Workplace 2025 réalisée auprès de 227 347 répondants, interrogés dans 160 pays en face-à-face ou par téléphone entre avril et décembre 2024.

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