Etre assisté pendant un licenciement : un droit méconnu
Ils ne sont ni RH, ni même salarié dans votre entreprise. On les appelle les anges gardiens des licenciés : des hommes et des femmes, assistants externes, qui accompagnent les salariés tout au long de la procédure de licenciement.
La loi du 2 août 1989 permet, en effet, à tous les salariés d’être accompagnés lors d’un licenciement par un assistant extérieur syndiqué et bénévole appelé « conseiller du salarié« , notamment en l’absence, dans l’entreprise, d’institutions représentatives du personnel. L’objectif ? « Eviter l’isolement face à l’employeur et établir un rapport de force plus équilibré entre les parties ». Les conseillers du salarié ne peuvent toutefois intervenir que dans la limite de leur département, et sur des CDI.
Un soutien psychologique
Tous les salariés y ont droit : que le licenciement soit économique, pour faute ou pour insuffisance, chaque salarié a le droit être assisté par une personne extérieure. La liste des « conseillers des salariés » est disponible sur le site de la DIRRECTE de chaque département et ou en mairie. Ces assistants sont syndiqués, bénévoles et, bien souvent, ils travaillent dans le domaine des ressources humaines.
Lors de la première prise de contact, ils exposent aux salariés leurs droits et les aident à préparer leur entretien préalable au licenciement. Mais surtout, ils sont là pour les rassurer et leur apporter un soutien psychologique. L’employeur n’est en effet pas tenu de révéler le motif du licenciement avant qu’il n’ait lieu, ce qui peut être une source de stress pour l’employé, surtout quand cette rupture de contrat est inattendue.
« Ni juge ni avocat »
Que fait ce conseiller durant cet entretien ? « Ni juge, ni avocat », l’assistant prend des notes, écoute et veille à ce que le salarié ne soit pas en position de faiblesse : « Je suis d’abord là pour désamorcer la panique et le cercle vicieux dans lequel ils se retrouvent plongés. Il faut faire preuve de psychologie » expliquait ainsi Roselyne dans l’Express. Cette responsable RH assiste aussi les salariés qui ont besoin d’aide en cas de licenciement. Selon la loi, l’employeur n’est pas censé avoir pris sa décision à ce moment-là. Tout peut encore se jouer et un dialogue peut encore s’installer.
Indispensables dans les petites structures
Ces assistants sont notamment très utiles dans les petites entreprises, car la frontière y est mince entre la vie personnelle et la vie professionnelle et un licenciement est forcément plus douloureux des deux côtés. De plus, ces sociétés, plus petites, n’ont souvent pas d’instances représentatives du personnel (comité d’entreprise, délégués du personnel, délégués syndicaux…), d’où l’intérêt de faire appel à un assistant. Cet accompagnement n’a pas vocation à changer les choses mais plutôt « à aider le salarié à réagir correctement ».
(Photo : istockphotos/Tero Vasalainen)