Etats-Unis : Basecamp interdit les discussions politiques sur le lieu de travail
La start up américaine a choisi de proscrire les « discussions sociétales et politiques » au sein de son entreprise.
« Finies les discussions sociétales et politiques sur le compte de notre société Basecamp. Les eaux sociales et politiques d’aujourd’hui sont particulièrement agitées. Ce sont des eaux suffisamment difficiles pour naviguer dans la vie, mais beaucoup plus au travail. C’est devenu trop. » Dans un communiqué publié lundi 26 avril, Jason Fried, le co-fondateur de Basecamp, éditeur américain de logiciels de gestion de projets, a relayé la décision de l’entreprise d’interdire les conversations portant sur des sujets sociétaux et politiques sur le lieu de travail.
La politique : source de « distraction » et de « conflit »
« C’est une distraction majeure. Cela sape notre énergie et redirige notre dialogue vers des endroits sombres. Ce n’est pas sain, cela ne nous a pas bien servi », poursuit-il, en précisant toutefois que ce genre de discussion peut se poursuivre entre collègues via des canaux privés de discussion.
Dans un autre post de blog, David Heinemeier Hansson, également co-fondateur de Basecamp, a apporté des précisions mercredi 28 avril : « Il existe de nombreux endroits où participer, exposer et participer à ces conversations. Basecamp ne devrait pas être l’un de ces endroits. Basecamp devrait être un lieu où les employés peuvent venir travailler avec des collègues de tous horizons et de toutes convictions politiques sans avoir à faire face à de lourds débats politiques ou sociétaux sans lien avec ce travail. (…) En essayant d’avoir des débats autour d’une politique sociétale aussi incroyablement sensible au sein de l’entreprise, nous nous préparons à des conflits, avec peu de chances de changer d’avis. »
Une nouvelle culture d’entreprise
Cette décision est assortie d’autres arbitrages destinés à remodeler en profondeur l’entreprise. A commencer par la fin de certain avantages, tels que des aides pour faire du sport, des aides financières pour la formation continue, des allocations bien-être. Ces avantages qualifiés de « paternalistes » ont été remplacés par une prime au motif que « ce n’est pas notre affaire ce que vous faites en dehors du travail, et ce n’est pas le rôle de Basecamp d’encourager certains comportements – quelle que soit la bonne intention. En fournissant des fonds pour certaines choses, nous nous enfonçons trop dans les choix personnels et individuels des gens. », selon Jason Fried.
Le refus des syndicats, un processus de prise de décision plus rapide et efficace, des feedbacks plus nombreux font également partie de la nouvelle vision de Basecamp. Les chefs d’entreprise ont également mis les points sur les « i » quant à la vocation de l’entreprise : « Nous créons des logiciels de gestion de projet, de communication d’équipe et de messagerie électronique. Nous ne sommes pas une entreprise à impact social. »
Une vague de départs volontaires
Le virage pris par l’entreprise n’a pas été au goût de certains employés. Selon The Verge, un tiers des salariés de l’entreprise, soit 18 collaborateurs sur 57, auraient quitté Basecamp à la suite des annonces faites par ses dirigeants. Des départs volontaires pour cause de divergences avec la nouvelle philosophie adoptée par l’entreprise.