Retour au bureau, télétravail, flex office… qu’en pensent les salariés et les RH ?

18 mois après le début de la crise sanitaire, le rapport entre l’entreprise et ses salariés est plus que jamais bousculé.

enquête bureau
83% des sondés jugent important que leur employeur dispose de locaux © deagreez - stock.adobe.com

Plus particulièrement, les locaux et l’occupation des bureaux interrogent à l’heure où le télétravail semble être devenu un impondérable. Le retour en présentiel marque-t-il la fin de certaines habitudes et le début de nouveaux modes de fonctionnement ? Pour le savoir, nous avons interrogé 257 professionnels des RH et 1 063 actifs du 1er au 16 juin 2021. Voici leurs conclusions.

L’open-space ne fait plus recette

Les personnes en poste que nous avons interrogées travaillent actuellement principalement en open-space (30%), devant une configuration à plusieurs dans un bureau (30%) et seul(e) dans un bureau (26%). C’est pourtant exactement l’inverse qui ressort de leurs attentes.

La majorité des personnes souhaiteraient travailler dans leur propre bureau sans autre collègue (53%), ou à plusieurs dans un bureau (25%). L’open-space ne fait plus rêver, avec seulement 12% de répondants favorables. Cela n’empêche pas une majorité des répondants d’être tout à fait (19%) ou plutôt (43%) satisfaits de leur bureau actuel. Ils ne sont que 14% à ne pas l’être du tout. Même constat sur les locaux actuels de leur entreprise, qui conviennent tout à fait ou plutôt à deux répondants sur trois.

Le télétravail met tous les actifs d’accord, mais ne remplace pas les bureaux

Plus de la moitié des personnes interrogées seraient plutôt ou tout à fait prêtes à travailler à 100% en télétravail, ce qui montre l’ampleur du phénomène. Pour ceux qui ne souhaitent pas télétravailler à temps plein, le rythme idéal semble être de deux (39%) ou trois (30%) jours par semaine. Cela ne signe pas pour autant la fin des bureaux, puisque 83% des sondés jugent important que leur employeur dispose tout de même de locaux. 71% se contenteraient tout de même d’un espace de coworking, que ce soit à temps plein (14%) ou pour seulement une partie du temps (57%).

Qu’est-ce qui manque le plus aux actifs quand ils sont en télétravail ? Avant tout les échanges avec leurs collègues, qu’ils soient personnels (54%) ou professionnels (43%). Un accès plus simple à du matériel spécifique est également évoqué par 38% des répondants. A l’inverse, c’est le transport qui arrive en tête de ce qui agace dans le fait de revenir en présentiel (59%), devant le bruit (50%) et les interruptions de travail (39%).

Le télétravail également plébiscité par les recruteurs, mais en gardant une part importante de présentiel

82% des recruteurs que nous avons interrogés pensent que le télétravail est un phénomène durable. Et ils ont déjà entamé des actions pour le prouver ! 37% ont ainsi commencé à élargir les critères géographiques dans leurs recrutements, ouvrant les postes à des profils vivant plus loin donc pouvant travailler une partie de leur semaine à distance. 52% déclarent également qu’il est déjà possible de négocier des jours de télétravail à l’embauche, hors contexte sanitaire. L’embauche en full-remote reste toutefois très à la marge. 3% le font régulièrement, 16% de manière exceptionnelle. 65% des professionnels des RH interrogés y restent opposés.

Si le télétravail ne souffre d’aucune contestation, le retour régulier au bureau semble être un sujet important pour les professionnels des RH. Plus de la moitié d’entre eux considèrent ainsi important que les salariés de leur entreprise soient présents au moins 3 à 4 jours par semaine. Ils ne sont que 4% à plaider pour un retour moins d’une fois par semaine. De la même manière, 68% des sondés pensent que le travail en présentiel est aussi important qu’avant la crise.

Concernant les bureaux en eux-mêmes, ils sont autant à penser que la surface nécessaire à effectif égal a baissé (47%), qu’à penser qu’elle est restée la même (48%). Seuls 5% pensent avoir besoin de plus de surface de bureaux pour le même nombre de salariés. Cela va amener une part non négligeable des entreprises à revoir leur vision de leurs locaux : 29% ont déjà des projets de réaménagement et 5% de déménagement.

Le flex-office, plus apprécié des professionnels RH que des salariés

Le flex office se définit comme l’absence d’un poste de travail fixe et attitré. Vous pouvez donc vous installer où vous le souhaitez et changer de bureau chaque jour. La crise sanitaire a-t-elle changé la manière dont les entreprises utilisent le flex-office pour réinvestir leurs locaux ? Il semblerait que oui. 22% des professionnels RH interrogés le pratiquent en effet déjà. Et, parmi ceux qui ne le font pas, 20% songent à le mettre en place. Les échos sont très bons, puisque 93% des professionnels RH qui le pratiquent ont un ressenti positif sur sa mise en place !

Du côté des actifs interrogés, 11% le pratiquent actuellement et 11% ont eu l’occasion de le pratiquer par le passé. L’enthousiasme est moins grand que chez les professionnels RH, même si une majorité (63%) a un peu ou beaucoup aimé l’expérience. Parmi ceux qui n’ont pas encore tenté, 57% ne sont plutôt pas, voire pas du tout prêts à se lancer dans l’aventure.

Parmi les avantages que les professionnels RH et les salariés voient au flex office, le côté moins routinier (54%/50%) devance dans les deux cas les économies réalisées pour l’entreprise (44%/39%). La dernière marche du podium change : la liberté / l’autonomie gagnées par les salariés arrivent en troisième position chez les professionnels RH, quand les salariés ont préféré les échanges facilités avec plus de monde. Du côté des inconvénients, les trois qui sont le plus souvent cités sont les mêmes du côté des professionnels des RH et des salariés : on note la difficulté de trouver un bureau (53%/58%), un aménagement de travail moins confortable (49%/52%) et un manque de repères (47%/48%).

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Bien s’équiper pour bien recruter