Pourquoi 36% des actifs sont-ils insatisfaits au travail ?

Conditions de travail, durée du travail et type de contrat sont les principaux motifs d’insatisfaction au travail, selon la Dares.

De nombreux salariés en CDD ou intérimaire subissent la précarité d'un contrat qu'ils n'ont pas choisi.
De nombreux salariés en CDD ou intérimaire subissent la précarité d'un contrat qu'ils n'ont pas choisi. © insta_photos/stock adobe.com

D’après l’enquête Emploi de la Dares, publiée le 10 octobre 2023, 36% des personnes qui travaillent ont (au moins) un motif d’insatisfaction lié à leur emploi.

12% du panel souhaite changer de travail, notamment pour bénéficier de meilleures conditions de travail, se voir confier des missions plus intéressantes, toucher un meilleur salaire. Ou tout simplement pour choisir une autre voie professionnelle.

Travailler plus ou travailler moins ?

La durée du travail est également une abondante source de griefs : si 5% déclarent vouloir moins travailler pour améliorer leur bien-être, 21% souhaitent travailler davantage. Un désir d’autant plus marqué chez les contrats temporaires (34% des CDD et 44% des intérimaires).

Sans grande surprise, les Français les moins satisfaits sont ceux qui subissent la précarité découlant d’un contrat temporaire qu’ils n’ont pas choisi. Ainsi, 86% des salariés en CDD et 81% des intérimaires éprouvent un motif d’insatisfaction par rapport à leur emploi, contre 32% des personnes en CDI. L’insatisfaction est particulièrement marquée chez les personnes travaillant en CDD pour la fonction publique.

Les jeunes et les travailleurs les moins qualifiés plus insatisfaits

À noter également que le degré d’insatisfaction s’amenuise à mesure que les actifs prennent de l’âge : si six jeunes sur dix, âgés de 20 à 22 ans, éprouvent un motif d’insatisfaction au travail, ils ne sont plus qu’un sur trois autour de 45 ans, et un sur six à 64 ans. Des chiffres qui s’expliquent, en partie, par une proportion élevée de jeunes parmi les salariés qui n’ont pas choisi d’avoir un contrat temporaire (30% à 20 ans, contre 3% à 62 ans). L’enquête met en lumière que, contrairement à certains clichés répandus, ces jeunes générations sont en quête de contrats pérennes et souhaitent travailler davantage.

L’épanouissement au travail est aussi corrélé à la catégorie socioprofessionnelle : les agriculteurs (13%) et les artisans, commerçants et chefs d’entreprises (23%) sont ainsi moins nombreux que les cadres (30%) et, surtout, les employés et les ouvriers peu qualifiés (45%) à se déclarer insatisfaits.

Pour autant, ces travailleurs insatisfaits sautent-ils le pas de quitter l’entreprise ? L’enquête confirme que les salariés du privé ayant des motifs d’insatisfaction sont plus nombreux que les autres à changer d’emploi à court terme. Et ce, qu’ils soient en contrat temporaire ou en CDI. En moyenne, en 2021 et 2022, 3% des salariés insatisfaits ont changé de travail contre 1% de ceux qui étaient contents de leur emploi.

Bien s’équiper pour bien recruter