Les entreprises estiment avoir besoin de 11 semaines pour recruter un cadre

Le dernier baromètre publié par l’Apec révèle un allongement de la durée de recrutement pour les salariés cadres.

recrutement cadres 2022
70% des recruteurs lient leurs difficultés de recrutement au nombre de candidatures reçues © babaroga - stock.adobe.com

Atténuées pour un temps pendant la crise sanitaire, les difficultés de recrutement des cadres se sont de nouveau intensifiées ces derniers mois pour amener la durée d’un recrutement à 11 semaines, contre 9 semaines en 2020.

Que font les entreprises pour lutter contre ces difficultés de recrutement ?

Elles adaptent leurs pratiques de sourcing

Les recruteurs se montrent plus proactifs en contactant les candidats en direct, ils multiplient aussi les canaux de diffusion. Comme le révélait notre dernière enquête HelloWork, les plateformes de recrutement restent le canal incontournable pour 96% des recruteurs, mais ils actionnent aussi les autres outils à leur disposition (base de CV, cooptation, réseaux sociaux…)

Elles investissent leur marque employeur et cherchent à se différencier de leurs concurrents

Pour se démarquer sur un marché où les cadres semblent avoir l’embarras du choix, les entreprises valorisent l’attractivité des postes dès l’offre d’emploi. Elles répondent ainsi aux attentes de transparence des candidats qui veulent obtenir un maximum d’informations dès la lecture de l’offre : rémunération, intérêt des missions, conditions de travail… Le baromètre Apec révèle que 74% des entreprises disent accorder le télétravail à leurs cadres, soit sept points de plus qu’en 2020.

Et quitte à faire télétravailler les cadres, autant aborder le sujet en entretien  : 67% des entreprises déclarent évoquer les possibilités de remote lorsqu’elles rencontrent les candidats, contre 49% en 2020.

Elles assouplissent leurs critères de sélection

84% des recruteurs interrogés par l’Apec affirment avoir procédé à des ajustements dans le but de finaliser leurs recrutements. 55% d’entre eux ont revu les rémunérations proposées à la hausse et près de la moitié annonce avoir fait des concessions sur les compétences techniques requises ou sur le niveau d’expérience.

Au jeu de la rémunération, les ETI et grandes entreprises fournissent un effort supplémentaire par rapport aux PME : elles sont 67% à avoir ajusté les salaires proposés, contre 53% pour les PME.

Ces efforts seront-ils suffisants ?

Les offres d’emploi au premier trimestre 2022 ont augmenté de 16% par rapport au trimestre précédent : si les prévisions de croissance tiennent leurs promesses, les entreprises pourraient recruter jusqu’à 282 000 cadres cette année. Ces recrutements atteindraient alors le niveau de 2019, qui était une année record. Les entreprises ont donc tout intérêt à poursuivre leurs efforts pour anticiper un marché qui resterait favorable aux cadres et pallier le manque de candidatures et le décalage entre celles reçues et les besoins réels, les deux principales raisons invoquées par les recruteurs pour expliquer leurs difficultés de recrutement.

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Bien s’équiper pour bien recruter